Avec l’approche de décembre, revenaient les mêmes questions posées plus ou moins directement : « qu’est ce qui te ferait plaisir, pour Noël ? ». Forcément, il avait déjà tout. D’ailleurs, comme tous les gens épargnés par la vie, et finalement peu exigeants, il ne savait jamais lui-même que répondre.
Une plante ? Il aurait surtout adoré ne pas posséder ce pouvoir incurable de les faire toutes crever.
Une eau de toilette ? Il préférait les choisir lui-même.
Alors il recevait généralement une énième bouteille ou un nouveau bouquin.
Il reprit son carnet et y nota en lettres majuscules : ÊTRE SURPRIS ….
Partir dans des matins de plus en plus frais, humides, « spongieux », des matins de plus en plus nuits. Revenir le soir dans l’obscurité éclairée des villes, qui n’offre ni la beauté des étoiles, ni la joie hypocrite des illuminations de décembre.
Novembre broie du noir.
Ce soir, le Bordeaux n’a plus tout à fait le même goût. Et puis la télé n’offre que des programmes insipides. Ou bien des émissions qui lui imposeraient la remise en marche de ses neurones ankylosés. Rien à foutre de la reproduction des baleines à bosse dans l’Atlantique Nord. Rien à carrer du débat sur la dernière sape de ses droits sociaux, que de toutes façons il devra bien subir comme tout le monde (ou presque).
Ce soir, il s’ennuie.
Il fait défiler sur son téléphone la liste tactile de ses amis, de sa famille, de ses collègues, bien rangés dans l’ordre alphabétique sage de leurs prénoms. Non, pas envie d’appeler, de parler, et encore moins envie de sortir.
Le carnet traîne sur la table basse, et il ne sait toujours pas quoi écrire dedans ….
L’espace d’un instant il regrette de n’avoir pas de chien, de chat, de poisson rouge.
Finalement, il ouvre son ordinateur, et tue sa soirée de clic en clic, spectateur distant, à la marge, d’un réseau « social » qui ne le concerne pas. Une photo, une peinture, une vidéo, il rebondit de page en page, au hasard des affichages, éteint la connexion, et décide d’aller dormir.
Ce soir, vraiment, ça va pas ….
Le carnet va-t-il accéder à la demande ? Voyons le chapitre 3…
Parfois, être « surpris » par Morphée qui vous mijote un bon rêve, vous remet sur pieds le lendemain.J’ai expérimenté la chose plusieurs fois même si tu nous parles par la voix d’un homme. Homme, femme, dans cette sorte de spleen, on est bien égaux. Je retrouve dans ce texte là le bon sens de Cachou qui nous portait sur le wizzz…
Merci tout plein Madame-qui-pique, d’avoir écrit une histoire librement inspirée des aléas divers et (a)variés que rencontre ma modeste personne. Quelque part, je n’en suis pas peu fier ! A un détail près, je n’ai pas la télé, mais bon, ce n’est pas l’essentiel… J’attends la suite !
Bon pied, bon oeil Marie-Cécile, je me suis fait la même réflexion en regardant la photo !
On attend la surprise !!!
Je le connais aussi, le clic qui tue.
Ben dis donc ! Je ne sais pas si tu as la déprime, mais si c’est le cas, elle est drôlement bien tournée et on s’y reconnaît !
Cré foutu mois de novembre !
Heureusement qu’aujourd’hui il y avait la pluie, le vent , et de belles éclaircies, on se serait cru en mars avec ses giboulées et les beaux jours qui reviennent.
La photo est superbe. Petit pétale d’espoir, dans son coin… Mais lui, là, il file un mauvais coton de terne grisaille.
Dans ton nuage,je vois un petit chien blanc à museau allongé, assis devant un morceau de viande rouge… Ben oui !
Le désoeuvrement est total 🙁
L’absence de désir…
Petite info pour mes G.L. (Gentils Lecteurs) : la 1ère page n’est pas parue sur la Newsletter parce que j’avais oublié de cocher un bidule ; peut-être c’est mieux d’aller la lire en premier (mais c’est vous qui voyez !!!)