Cliquez sur les images pour les agrandir.
Est-ce qu’il faut un mental spécial pour dessiner ce genre d’entités monstrueuses et de décors apocalyptiques ?
Bonjour L’Espricerie. Moi, c’est Georges Cl4renko.
Alors, dans le cadre de mon travail professionnel, pour l’instant la question ne se pose pas vraiment. Les enjeux commerciaux sont assez importants et prédominent largement sur toute volonté subversive. Je travaille actuellement dans le monde des jeux de plateaux pour gagner ma vie. Donc la difficulté serait plutôt de taire une bonne partie de mes aspirations naturelles pour répondre à la demande. C’est pourquoi je reviens petit à petit à développer une production plus personnelle et détachée de toute contingence matérielle.
D’où vient ce goût pour ce genre de dessin ? Est-ce un choix ? Comment ça s’est décidé ?
Tout se fait par besoin, comme une nécessité. Sûrement ce besoin de « reprendre » le contrôle sur toutes ces choses qui nous échappent, la politique, notre environnement… Cette sensation d’être dans un avion en chute libre. Le dessin est alors une sorte de parachute psychique qui m’aide à me confronter à ces peurs, en les traduisant en images.
Techniquement, comment ça se passe ? Dessin à la main, DAO… ?
Je suis un illustrateur autodidacte. Enfin, je préfère le terme de digital artist. J’ai 44 ans maintenant et depuis bientôt 30 ans je suis passé par toutes les techniques. Mais depuis une dizaine d’années je dessine exclusivement sur ordinateur. Mon esprit est souvent brouillon, je fonctionne beaucoup à l’instinct et l’ordinateur est pour moi le moyen de bricoler avec plein de matériaux différents (photos, dessins, 3D, etc.) et de laisser une grande part à l’improvisation grâce à des programmes comme Photoshop. En plus, grâce à la technologie, le matériel nous permet maintenant de dessiner directement sur l’écran ce qui est une satisfaction supplémentaire qui rend l’expérience pour moi quasi parfaite !
A quel public ce type de dessin est-il destiné ?
Je ne m’adresse à personne en particulier, mais dans l’idéal les thèmes qui m’intéressent profondément sont plus destinés à des personnes sorties de l’enfance, on va dire. Ça touche beaucoup à la notion d’existence.
As-tu des projets personnels, hors de toute contrainte ?
Oui bien sûr. Mais je préciserai encore : hors de toute contrainte matérielle. Parce que les contraintes sont obligatoires, sauf à imaginer une création divine. J’aimerais renouer avec un travail plus « artistique » en créant des images qui se suffisent à elles-mêmes. Retrouver le chemin de la recherche pure, donc la volonté de repousser mes propres limites, mes propres barrières, pour enfin évoluer et me donner l’impression de servir à quelque chose. Une utilité plus spirituelle que matérielle pour résumer. Pour l’instant, je dois avouer que ce qui me frustre, c’est justement que la balance est du mauvais côté.
Merci Georges Cl4renko d’avoir répondu à notre invitation. Je vois qu’il y a du pain sur la planche.
A dessin alors !
C’est à dessein que j’employais la formule…
Merci pour cette interview qui tombe à pic et qui justement m’a permis de faire un point plus que nécessaire 🙂
Cet invité (comme d’autres) m’avait échappé et c’est bien dommage.
Du sacrément beau travail d’illustration de mondes binaires. C’est superbe et hyper-réaliste.
Le dernier me fait penser au monde de Jérémiah de Hermann non dans le graphisme mais dans l’esprit, sans doute la raison pour laquelle je l’apprécie particulièrement.
J’aime beaucoup la dernière, ce mix de nature et de béton, espoir que le dernier mot leur revient, tant pis pour l’humain il l’a bien cherché, à disparaître. Sur le plan technique, rien à redire, c’est superbe.
Quand 2 artistes se rencontrent …. Les images (inaires) se mélangent.
Contingence matérielle ou pas, le talent connaît-il la frontière ?
A la guitare le 2 juillet comme au clavier, quelle remarquable inspiration et quelle extra-ordinaire production ! Un grand BRAVO l’artiste ! Quelle chance nous avons eue de croiser ta route. Merci à Anne et Andréas et merci à toi pour ces moments délicieux en images, en textes et en musiques.
A part cet être gluant, tentaculaire et visiblement misogyne et phallocrate, j’apprécie le dessin graphique, visionnaire, et la lumière qui s’en dégage comme une réponse optimiste aux apocalypses suggérées.
Quelle finesse, quelle précision ! Bravo!
Bigre, ça démarre fort, l’invité du mois !
C’est gentil comme tout l’univers de Georges. A tel point que je me demande si je ne vais pas commencer par passer mes vacances en Corée du Nord, histoire de m’habituer, au cas où ce cher Georges ferait dans le lucido-prophétique. Superbe graphisme.
Complètement subjugué par la beauté et l’ambiance que tu crées !
Impressionnée par ces visions d’un futur apocalyptique avec ces enchevêtrements métalliques. Une désolation grandiose où la petite silhouette humaine me parle de notre fragilité.
J’aime énormément le troisième tableau avec le contraste de cet îlot aux couleurs chaudes qui résiste encore à l’ambiance méphitique et à la menace de l’invasion tentaculaire.
Je suis impressionnée par ce monde clair obscur, l’angoisse et la beauté quand même, au delà de cette atmosphère de fin du monde. J’aime tout, même si me frappe particulièrement les trois dernières images, par le jeu des perspectives, le silence qui en émane, oui, un silence guerrier et inquiétant, et ce mythe d’Andromède revisité, avec le monstre. C’est seulement pour ce dessin que j’ai pensé à Druillet, comme Gilbert.
Magnifique, très bel univers. Un travail de romain, foi de dessinateur.
Un monde fantastique impressionnant. J’aime bien les mondes détruits presque en noir et blanc, avec cette araignée métallique à mi chemin entre la guerre des mondes du film de Spielberg et les sculptures de Louise Bourgeois.
Et aussi, comme Cachou, cette arche de la Défense qui disparaît dans la végétation.
Bravo pour votre travail.
Impressionnant !
Justement hier, je suis allé voir une exposition de dessins de Druillet …
Un proche cousin, artistiquement parlant, bien sûr ;0))
Des scènes d’apocalypses, inquiétantes, oppressantes, mais aussi envoûtantes … Je suis scotchée par tous les détails (images à agrandir absolument !!).
Je suis particulièrement en admiration devant la ville « tentaculaire », cet assemblage de carte de Noël idyllique et de menaces. Mais je crois que celle qui me touche le plus est la dernière image, peut-être parce qu’elle ressemble à une probabilité : cette arche de la Défense envahie par une nature post humanité qui aurait retrouvé ses droits et sa sérénité ….
Bravo pour ce travail, Georges. SUPERBE !