Comme chaque année, depuis plus de 20 ans, durant les vacances de la Toussaint, je pars me ressourcer dans les Pyrénées. Dans un lieu préservé et presque hors du temps.

Le petit village de Mont, perché à mille trois cent mètres d’altitude… Le dernier « havre », à sept kilomètres du col de Peyresourde jouxtant la station de ski de Peyragude…

Là, j’y retrouve des amis chers et je sculpte des pierres pour le village.

Je m’y rends généralement en train : Paris – Tarbes. Cinq heures et demie en TGV … Puis un ami me conduit à destination en voiture. Il faut compter une heure et demie en moyenne.

Après quinze jours je rentre sur Paris… Toujours en TGV.

Et voilà comment à commencé un voyage  inOui ! (c’est le nom du service de TGV de la SNCF qui vise à remplacer  TGV « classiques » d’ici 2020, en plus de la marque Ouigo …)

Mardi 5 Novembre 2019 14 H 15 :

«  J’avais réservé ma place de retour par le TGV  8585 De 15h48 Arrivée prévue à 21h08 … voiture 11, place 41, niveau bas.

Comme j’ai toujours la trouille de rater le train (les routes de montagnes sont pleines de surprises et mon ami n’est jamais pressé), j’ai insisté pour partir tôt afin d’avoir un peu de marge….

Route sans encombre, malgré la pluie…

Nous somme donc arrivés  avec un bon quart d’heure d’avance et mon ami me proposa de m’accompagner jusqu’au quai. Bien lui en a pris !

Parvenu devant le panneau d’affichage des départs, j‘eu la mauvaise surprise de constater que le train venait juste d’être annulé. Renseignements pris, une inondation au niveau de Dax empêchait la circulation ferroviaire. Soit, ce sont des choses qui arrivent… Pas grave.

Je suis donc dirigé, ainsi que la trentaine de voyageurs restés en rade, vers les guichets afin de trouver une solution (pour faire modifier mon billet). Quel ne fut pas notre surprise : un seul guichet ouvert sur les quatre habituels ! On nous signala alors que nous avions vraiment de la chance car les guichetiers étant en grève, un membre du personnel avait accepté de nous recevoir alors que cela ne faisait pas partie de ses attributions… Nous avons remercié chaleureusement comme il se doit… Après une demi heure de queue, on me proposa : soit de prendre un car dans la soirée pour me rendre à Toulouse et là bas, que je devrais me débrouiller pour faire changer mon billet sans savoir si j’aurais un train dans la foulée.

Deuxième option, attendre de lendemain pour prendre le premier train à 6h39, un TER, terminus Toulouse. Ensuite je pourrais aller faire changer mon billet pour Paris. Bon, pas grave… J’optai donc pour cette solution.

Par chance, mon ami, (qui prend tout avec détachement et qui je le rappelle n’est jamais pressé…) me proposa de passer la soirée et de dormir chez sa fille à Calaventé (petite commune sise à dix kilomètres de Tarbes) … Ainsi il pourrait me conduire à la gare le lendemain matin. Pour participer je proposais une soirée pizza accompagnée de rosé de Provence (faut du savoir vivre).

Soirée agréable, nuit courte.

Mercredi 6 Novembre 2019 6 h 25 :

Nous arrivâmes à la gare avec dix minutes d’avance. Je remerciai chaleureusement mon ami qui repartit (toujours sans se presser).

J’arrivai sur le quai où nombre de voyageurs se massaient déjà. Alors qu’une voix charmante émanent des hauts parleurs saturé de la gare répétait en boucle :

« Nous rappelons aux voyageurs que l’accès aux train doit se faire impérativement au moins 2 minutes avant le départ prévu… »

Le panneau des horaires qui affichait quelques instants auparavant :  TER 72706 6h39 À L’HEURE… Se mit à clignoter et indiqua 30 minutes de retard…

Bon, me suis-je dit, je vais rater la correspondance à Toulouse, à quelques minutes près … Soit, ce sont des choses qui arrivent… Pas grave, on verra bien.

Les gens sur le quai se mirent à parler entre eux. Je trouvai ça très positif, au moins cela amenait chacun à communiquer avec ses voisins.

La voix charmante du haut parleur nous précisa que : 

« Suite à animal sur la voie …. ».

J’engageais la conversation avec une de mes voisines, une jeune femme d’environ vingt-cinq ans qui avait elle aussi été contrainte de changer son itinéraire. Puis, après une vingtaine de minutes, le panneau se mit à clignoter de nouveau : 40mn de retard… Et la voix charmante  (qui venait une fois encore de seriner :

« Nous rappelons aux voyageurs que l’accès aux train doit se faire impérativement au moins 2 minutes avant le départ prévu… »)

La voix, donc, nous informa qu’un arbre tombé sur la voie justifiait ce retard… Comment l’animal s’était-il métamorphosé en arbre ? (faudra que je relise Ovide …) Soit, ce sont des choses qui arrivent… Pas grave.

Enfin, 45 mn plus tard, le train arriva à quai… Nous montâmes et  durant 1h et demie j’eus le plaisir d’échanger avec la jeune femme « abordée » sur le quai et qui se trouvait être étudiante dans une école d’Arts à Tarbes.  Nous devisâmes. Conversation intéressante sur divers sujets attenants au domaine artistique. Elle me présenta des planches illustrées de sa composition, d’une belle qualité et je lui montrais… Quelques photos de mon travail de sculpture.

Parvenus à Toulouse Matabiau vers 9h30, (avec presque une heure de retard) on nous indiqua que nous devions, étant donné que la correspondance initialement prévue n’avait pu être assurée, nous rendre sur le quai n° 1 Porte 20 afin que les services de la SNCF nous procure la meilleure solution possible…  

La jeune femme qui répondait au charmant prénom de Mathilde proposa d’échanger nos courriels… Après un « Au revoir » souriant, je me dirigeais vers la fameuse porte 20. Là, on nous fit comprendre (car je n’étais pas le seul…) qu’il s’agissait d’une méprise car le lieu d’échange de billet se trouvait être à l’intérieur de la gare et que, nous ne pourrions pas nous tromper car il nous suffisait juste de chercher une file d’attente surchargée… En effet, on ne nous avait pas menti. Après une bonne demie heure de « queue » dans laquelle les gens semblaient résignés. J’eus le bonheur d’obtenir un tampon m’autorisant à voyager dans le prochain TGV 8508 qui devait partir à 12H43 avec la consigne impérative d’être à quai dix minute avant le départ afin que le personnel puisse nous attribuer une place. Ouf ! Je me dirigeais vers une échoppe (le nom précis m’échappe.) de « Chez Paul » afin de me sustenter un brin.  Puis, je m’installai sur un siège de l’espace d’attente afin de terminer mon polar (Swan Peak de James Lee … pas mal !). En gros Une heure et demie à tirer, pas grave…. Après un petit temps de lecture, une voix charmante, cousine de celle émanent des hauts parleurs saturés de la gare précédente, se mit à  répéter en boucle :

 « Le propriétaire du sac à dos bleu devant la porte 33 est prié de se manifester … Faute de quoi son bagage sera détruit…  ».

Quelques minutes plus tard, nous fûmes contraint de quitter la gare ! Bon, Soit, ce sont des choses qui arrivent… Pas grave… Peut-être pourrais-je partir dans l’après midi …

Mais, miracle ! Pas d’intervention des démineurs et,  après d’une demi heure, le problème semblait résolu car on nous permit de pénétrer à nouveau dans la gare.

Finalement, j’obtins enfin une place (assise) dans le TGV 8508, dans l’espoir d’arriver à Montparnasse aux environs de 16h…

J’engageai la conversation avec un voisin sympathique, artisan boulanger qui avait loupé, du fait du retard, un achat très intéressant de fond de commerce au Mans…

Le train parvint sans encombre à Bordeaux.

Mercredi 6 Novembre 2019 14h10 :

Il nous a suffit d’un simple regard pour nous rendre compte, qu’étant donné la foule massée sur le quai, les rares places vacantes allaient être prise d’assaut par des « postulants » aux yeux hagards  !

Succédant à la pagaille engendrée par les ceux qui quittaient le wagon se croisant avec les dits qui cherchaient une place, le calme revint et chacun semblait avoir réussi à se caser. Alors que le train redémarrait, un jeune homme, surexcité arriva en furie pour se poser sur une place adjacente à la mienne. Celle-ci avait pourtant été allouée par un contrôleur à une dame âgée (qui venait juste de s’absenter pour satisfaire, j’imagine un besoin naturel…) Le jeune homme, brandissant son billet, en voyant un sac sur le siège et un téléphone branché au dessus de la tablette se mit à hurler : 

« C’est ma place… c’est mon numéro de siège, j’ai payé,  je veux ma place ! »

Tout le voisinage lui fit comprendre que cette place était occupée par une dame âgée et qu’il ferait bien d’aller voir un contrôleur afin de régler son problème. Mais l’énergumène, hors de lui, se saisit du sac de la dame, le balança dans l’allée, puis arracha le téléphone et le jeta itou . Mon voisin (l’artisan boulanger) devant la violence du nouvel arrivant le prit à partie en lui intimant en des termes plus que vifs de ramasser les effets de la vieille dame :

« Ça va pas bien ? Espèce d’abruti ! Ramasse tout de suite ou je t’éclate la tronche ! »…

Le malotru pris de cours et sûrement de panique parût alors tétanisé, l’air hagard, incapable du moindre mouvement. C’est à ce moment que je pris conscience que ce jeune devait être un tantinet psychotique (il se tordait les mains, se balançait d’avant en arrière en lançant des regards apeurés dans toute les directions). Je fis signe à mon voisin (l’artisan boulanger mué en justicier) de calmer le jeu, puis je m’adressai au jeune en des termes plus doux mais néanmoins fermes afin de l’apaiser et qu’il accepte d’aller se renseigner auprès d’un agent de la SNCF (vu la situation ils étaient nombreux dans le train). Il finit par s’exécuter en laissant son bagage sur place. La dame âgée revint à qui l’on expliqua ce qui s’était passé… Quelques instant plus tard, le jeune homme visiblement calmé revint accompagné d’une « agente » (pète sec) qui demanda à la vieille dame de céder la place au jeune… Devant l’incompréhension de la plupart des voyageurs elle justifia sa décision en ces termes :

«  Monsieur a payé sa place pour ce trajet TGV. Vous autres, vous être des « naufragés » à qui nous avons fait la faveur de vous accepter à bord de ce train ! ».

Elle dû sortir sous les huées ! La dame âgée laissa son siège, mon voisin (le boulanger) lui céda le sien sans oublier, avant de rejoindre le couloir, prévenir le jeune égoïste :

« Si je te croise à la sortie, sûr que tu vas prendre un pain ! »

Mercredi 6 Novembre 2019 14h 30 :

Nous avons roulé, tranquille, durant un quart d’heure, puis le train s’immobilisa. Après un laps de temps assez court, le chef de train nous passa une information :

 « Mesdames et messieurs les voyageurs : en raison d’arbres tombés sur les rails dans les deux sens nous allons quitter la voie rapide pour être redirigés sur Angoulême… Puis nous retrouverons la ligne TGV pour rejoindre Paris. Nous vous prions de bien vouloir nous excuser pour ce désagrément… »

En gros, une heure supplémentaire de voyage. Ce sont des choses qui arrivent. Pas grave…

Après Angoulême le TGV repris son régime de croisière, approchant même parfois des 310 km/h  (information sur panneau lumineux).

Ensuite, Pas grand chose, à part le jeune que j’observai parfois à la dérobée et qui, un casque sur les oreilles, se balançait en affichant un sourire niais…

Mercredi 6 Novembre 2019 17h 30 :

Arrivée à La gare Montparnasse !

Sur le quai, arborant un large sourire une dizaine d’agents SNCF nous accueillirent en offrant à chacun une petite bouteille d’eau… Je demandais à l’un d’entre eux s’il n’avait pas un peu de jaune pour mettre dedans vu que c’était bientôt l’heure de l’apéro… soit il n’a pas compris ma requête, soit il n‘a pas apprécié. Ce sont des choses qui arrivent… Pas grave.

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