Je n’suis pas un utopiste
Mais je dois m’faire une raison.
Il faut être réaliste,
Le Monde est en mutation.
C’est pourquoi en préambule
À ma petite chanson,
Quitte à sembler ridicule,
Je fais le poisson…
À l’étroit dans mon local,
Sans cesse à tourner en rond,
À m’agiter du bocal,
Sans trouver de solution…
Tout est flou derrière la vitre,
Rien de neuf à l’horizon
Et gouverné par des pitres,
Je me sens tout con…
Nous voilà dans le mystère
De l’infiniment petit,
À l’échelle de l’Univers
On est guère plus gros que lui
Il nous a flanqué par terre,
En deux temps et trois mouv’ments
Et le nez dans la poussière
Du confinement…
C’est peut être un émissaire
Venu pour montrer du doigt :
Tout ce qu’il ne faut plus faire
Tout ce que faire l’on doit.
Ne plus polluer les Mers,
Ne plus brûler les Forêts,
Empoisonner l’Atmosphère,
Bref, tout ce qu’on fait !
J’entends là les spécialistes
S’exclamer à l’unisson :
« On doit rester sur la piste
De la mondialisation ! »
C’est qu’il songent à leurs affaires :
Leurs seuls soucis sont leurs sous
Actions déshumanitaires
Le reste on d’en fout !
J’imagine une seconde
Ce que peut être demain :
« Si tous les poissons du Monde
Voulaient bien s’donner la main » *
On foutrait à la poubelle
L’esprit de consommation
Et l’économie virtuelle
Sans sommation !
Et tandis que s’évapore
Mon délire de poisson
Je pense encore et encore
Avec toute mon affection
À tous ceux qui jour et nuit
Sont en lutte contre la mort
Parfois au prix de leur vie
Avec les moyens du bord …
* Ça rime à rien… Avec nageoire. ;o))
Gibbon 05/05/2020
Arête (dans le gosier), tu te fais du mal !
Et écouter le chant des sirènes du « Business as usual » achève de nous déprimer.
Pourtant, tu as raison, il est probable qu’avec cette crise multiforme, notre bonheur s’écaille.
En effet, c’est du Brassens ou ça m’en a tout l’air…
En tous cas, bien fichue cette petite chanson de poisson confiné pas peiné.
Merci ! C’est du Gibbon pur jus…
C’est sûr qu’Oncle Georges m’a toujours inspiré, mais si j’ai puisé dans des tonalités proches de ses œuvres (chefs-d’œuvre souvent !)
Je pense d’ailleurs publier prochainement un hommage à ce grand poète qui fait partie de notre famille culturelle et surtout affective…
Voir un poisson dans un bocal rond, ça m’a toujours serré le cœur. Avec l’effet de loupe déformante, il doit effectivement nous voir comme des gros cons, je veux dire des gros clowns.
Chouette chanson, bravo Gibb ! ♥
J’étais tout ouïe sur le rythme brassinesque de cette chanson fort bien tournée qui offre, ma foi (de morue), un aperçu des impressions que nous sommes fort nombreux à ressentir. Merci bocaux, Gibbon.
Je note que le thon était juste, que poisson scie suivait raie et sole. et cela sans friture sur la ligne.
Merci Sergent ! (Faut dire qu’en ce moment je me shoote à l’huile de foie de morue… chuttt…)
Merci…ça fait du bien le chant, même si amertume et désespoir nous guettent.
Meuh noonn ! Ruminer ne fait que nous affaiblir … Préparons-nous à gueuler pour que les qui vous savez tiennent leur promesses.
Espérer c’est aussi ne pas se résigner.
les promesses…?
ok…
C’est étonnant, j’ai entendu Brassens…..
Les petits pois sont rouges, nous resterons dans nos bocaux ….ça fera joli sur l’étagère….
Sympa ! Certes comme je l’ai déjà évoqué, Tonton Georges m’a nourri de sa verve… Et quand l’inspiration arrive, ça vient tout seul…
Y’avais Yvan d’Autin qui chantait :
« Les poissons dans mon bocal… Sont rouges » mais ça n’a rien à voir ?… y’a aussi Boby Lapointe ….
ALORS LA, JE DIS BRAVO !!!! Tonton Georges ne l’aurait pas désavouée, cette chanson.
Maintenant, la grande question est : aurons-nous aussi la mémoire du poisson rouge ? J’espère bien que non … Mais quand je vois l’activité qui repart avant l’heure et la pression qui est mise pour « relancer l’économie » (qui une fois relancée va venir nous tomber sur la gu…le), je me dis que c’est loin d’être gagné.
Les requins de la finance vont encore bouffer le menu fretin que nous sommes.
Merci. J’ai écrit ça dans la matinée… (le Sage dira que ce n’est pas assez travaillé ;0))…)
J’ai aussi pensé aux requins de la finance et à des tas d’autres problèmes…
J’ai privilégié la concision et la légèreté apparente.
Sur la gueule, Cachou, sur la gueule ^^ Et sur celle de nos kids si on les renvoie à l’école alors que rien ou presque n’est réglé en ce qui concerne leur sécurité.
Et sur tous ceux qui vont prendre les transports en commun lundi. Pour changer du confinement, ils vont faire les sardines ….
Changement de boîte.
Brassens, sors de cette chanson ******
J’te jure, j’ai cru l’entendre !
C’est dans l’esprit, je me suis inspiré de son style et de ses tonalités musicales… Mais je n’arrive pas à la cheville du Grand Oncle Georges ;0))
Oui, Gilbert tu es bien inspiré ces temps-ci, les notes et les mots tournent dans ta tête et là, contrairement à notre humanité, il en sort quelque chose de beau.
On fait tous ce rêve de poisson, on le dit, certains l’ont crié, voir hurlé, mais les murs de verre sont insonorisés et le petit écran total.
Bien vu Mekilef ! Je suis d’accord…
Petit écran total et vitre insonorisée, nous tournons tous en rond dans nos bocaux en nous faisant coucou de loin, et comment se donner la main ( la nageoire) d’un bocal à l’autre ?
Tu es très créatif pour la chanson en ce moment Gilbert, ce confinement t’inspire.