D’aussi loin que je te connais, SergentPoivre, je t’ai toujours vu balader ton « matos photo ». J’aimerais bien alors que tu ….

Argh !
J’ai prononcé le mot fatidique, presque magique : photo …
Et le voilà parti, notre ami SergentPoivre, avant que je finisse ma demande ; et il a parlé, parlé sans s’interrompre, avec sourire et bonheur aux lèvres et au fond des yeux, de sa vieille passion, de son passé et jusqu’à aujourd’hui. Écoutez-le, puis regardez…

Photographie, photographie…

Quelles raisons m’ont amené à m’encombrer un peu partout où je me déplace d’un ustensile plutôt lourd, parfois pendu autour du cou, parfois porté en bandoulière et souvent tenu à pleine main ?

Il y a fort longtemps, au temps béni du lycée, je fus fort intéressé par une photographie en noir et blanc sur laquelle on voyait un oiseau bien net perché sur quelque branche d’un quelconque arbre. Sans doute, cette photo n’avait-elle pas l’ambition d’être une œuvre d’art. Mais cette capture commise par un camarade de bahut m’interpellait. A l’époque je ne m’intéressais pas à l’art photographique. A mon sens, la photographie servait de support à la publicité et, pour le commun des touristes, à engranger quelques souvenirs de vacances, imprimés sur diapositives destinées à être visualisées sur écran pendant d’interminables séances de projection.

Je réalisais, être naïf, que la capture de scènes de vie avec un appareil photo était possible pour qui voulait s’y essayer. Restait qu’il fallait cependant avoir sinon un talent certain, au moins un incertain talent. Je prenais acte.

Quelque temps plus tard je m’offrais un Fujica ST 705. Tout était manuel. Il y avait quand même une cellule qui permettait de régler l’ouverture et au centre de l’écran un système de visée pour faire le point. Presque la préhistoire si l’on tient compte de l’évolution de la technique en la matière.

Avec ce made in Japan je me suis lancé dans la photographie en noir et blanc : la pelloche, c’était du Ilford.

Je pensais à l’époque que le monochrome était plus «artistique» que la couleur. La frime. Et surtout meilleur marché.

J’aimais bien faire «mon reporter» lors de manifestations culturelles de quartier, saisir des attitudes, des expressions, des mouvements. J’avais l’ambition d’immortaliser des parcelles de vie.

Par la suite, je suis passé à la diapo. Pour le rendu des photos de paysages, j’en appréciais la vivacité des couleurs, les contrastes et le relief que ce support procurait. L’inconvénient, bien sûr, c’était de les visualiser : l’écran et le projecteur, la préparation et la présentation durant laquelle le photographe égrène et commente avec plus ou moins de succès chaque prise de vue. Bref il ne fallait pas que ça dure trois plombes.

Puis je suis me suis cantonné pour un long moment à la photo de vacances puisque je ne sortais mon appareil que pour ces occasions. J’ai fait, comme de nombreux parents, tout un tas de photos des enfants quand, à mon tour, je le suis devenu. En pellicule couleur.

En me replongeant dans les anciennes photos à fin de rangement, ma fierté en a pris un coup quant au résultat de certains clichés. J’en ai balancé un certain nombre. Pas tout quand même.

Le grand changement a été l’arrivée du numérique.

Ce qui me désolait lorsque je recevais les tirages des photos argentiques faites en laboratoire était que le résultat m’apparaissait toujours en dessous de mes prétentions. Les couleurs étaient souvent ternes, fades.

L’évolution de la technique des appareils et les nombreuses aides à la prise de vue et aux réglages m’ont permis d’améliorer la qualité de ce que je shootais.

Cliquez sur les photos pour les agrandir !

En 2003, mon Canon à rendu l’âme. Je décidais de faire le pas et optais pour le numérique, d’abord avec un Canon Compact, puis un Canon (toujours fidèle) Reflex. A présent, je fais joujou avec un hybride car adepte de la randonnée, parfois au long cours, la légèreté de mon Lumix GX8 est un véritable atout.

Le passage de l’argentique au numérique n’a pas suscité de nostalgie particulière, bien que je conserve encore mon Fujica – certainement un attachement aux choses.

Car, le numérique m’a permis de travailler les photos, jouer sur la luminosité, le contraste, la lumière.

Ah ! La lumière ! J’aime la traquer, la suivre, la sentir, afin de magnifier les paysages. Les ocres du soir sur une lande de bruyères fanées ; le vert lumineux d’une prairie quand, dans un ciel assombri, une langue de soleil vient la caresser ; les rayons obliques et paresseux qui filtrent la brume dans la lucarne d’une forêt. Contempler le lourd nuage anthracite navigant sur l’océan coiffé de couronnes flamboyantes et l’immobiliser d’un clic. Traverser l’épaisseur du brouillard pour dessiner les silhouettes qui s’y dissimulent.


J’aime aussi le portrait. Bien que je ne me sente pas tout à fait à l’aise dans cette intrusion, ce petit larcin qui consiste à s’approprier l’image de l’autre est malgré tout un plaisir ; l’envie de restituer un instant d’humanité en fixant les expressions des visages qu’ils ou elles me livrent souvent à leur insu.

Mais assez de mots passons aux photos.

Galerie de portraits

(cliquez sur la 1ère photo de chaque galerie et faites défiler)

Galerie de macrophotographies

Galerie « tout en hauteur »

Galerie de paysages

Galerie de bestioles

Magnifique, SergentPoivre ! Une exposition hétéroclite de toutes tes préférences photographiques, un panel de ton talent.

Tu es le premier invité purement photographe à venir dans notre Espricerie ; un honneur pour toi n’est-ce pas 🙂 ? Et pour nous tous aussi bien sûr et surtout.

Merci pour cet exposé aussi bien technique qu’artistique si bellement illustré… et la livraison de tes souvenirs.

Merci à vous tous, Espriciés !

SergentPoivre

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