Bonjour Irène, bonjour Ritournelle, et grand merci d’être là dès aujourd’hui .
RougeFramboize, une amie commune et artiste par la peinture, m’envoyait le chapitre 1 de ton histoire illustrée en cours de réalisation… pensant à juste titre qu’il me plairait.
De même, notre site l’Espricerie t’a plu.
De fil en aiguille, un nouveau lien s’est créé.
Et tu as bien voulu, avec enthousiasme, parler de toi, répondre à mes quelques questions.
Comment tout cela a débuté pour toi ?
J’ai eu la chance de faire de longues études, le cycle complet de l’école des Beaux-Arts, à Toulouse, et parallèlement des études à l’université en philosophie et en histoire de l’art. C’était un temps d’expérimentation, de réflexion, de recherche, entourée de camarades et de professeurs passionnés.
En suivant, le monde du travail m’a semblé nettement moins intéressant. J’ai travaillé comme salariée en agences de communication conventionnelle. J’y faisais des visuels pour des commerces divers : PME, hôtellerie, tourisme etc., et quelques fois, rarement en fait, de la communication « culturelle ». Cette expérience m’a apporté beaucoup de compétences techniques.
Je poursuivais mes travaux artistiques en indépendante et en participant à des projets associatifs, de l’évènementiel, au gré des rencontres, et de l’humeur du moment : des couvertures de livres, des illustrations de projets, des étiquettes de produits, des affiches pour les festivals de cinéma…
Je constate que c’est souvent dans les domaines « Nature », « Protection de l’environnement » « Bien-être du corps et de l’esprit » …
Beaucoup de produits « Florilège » aussi, votre entreprise de plantes médicinales et aromatiques.
J’avais quand même régulièrement besoin de m’en aller bien loin, vous savez, là où on ne peut plus aller… !
Ah ! Mais tu es partie quand même plus loin encore, faire en sorte que…
Oui, à trente ans, je quitte donc la ville, je vide les lieux et je pars pour un volontariat dans le Sud de l’Inde. Là je rencontre une association de femmes suisses travaillant dans le domaine de l’enfance. Elles ont en projet avancé la création d’un jardin d’enfants dans une zone rurale démunie. Dans ce jardin et des orphelinats je peins des fresques pédagogiques pour l’apprentissage de base des enfants, chiffres et lettres… J’anime des ateliers de dessin pour des bambins.
Je me nourris du milieu associatif ! N’ai vraiment pas l’envie d’un travail plus routinier dans une entreprise, une agence.
Cette même année je rencontre mon amoureux et nous avons notre premier enfant. Une année bien remplie, au terme de laquelle nous nous sommes installés au Burkina Faso…
Que peux-tu dire, ou montrer, de ton « Moi Voyageuse » comme tu te désignes ?
De l’Inde et du Burkina Faso, pays où je retourne régulièrement, j’ai élaboré des carnets de voyage sur lesquels j’ai peint et décrit des scènes de la vie quotidienne, ma vie de là-bas, et intitulés :
« Chez moi in India »
et « Chez moi au Burkina Faso ».
Et finalement, c’est du Burkina Faso, pour faire un grand saut, que j’ai atterri ici ! à l’Espricerie ! et ben oui ! Françoise, rennaise et voisine de case à Koudougou, a fait lire mes histoires de bébêtes à ses amies dont je salue le beau projet d’ouvrir la porte aux artistes errants sur la toile.
Et me voili, avec mon Confinement des animaux.
Oui, justement, ce « confinement des animaux » un salut à la liberté retrouvée de ceux-ci ? L’idée s’est dessinée…
Le confinement des animaux en trois anecdotes :
Premier confinement, le vrai, je me balade sur les chemins au-dessus de mon hameau de montagne – j’habite à présent les Pyrénées ariégeoises. Je trottine écoutant les zoziaux quand mon pied s’arrête sur un terrier de blaireau, tout beau, tout frais, en plein sentier !
Même confinement, je monte sur l’estive (je sais, on n’était pas supposé vadrouiller – à ma décharge je n’avais dans mon périmètre pas grand monde à contaminer), m’y attendent deux jeunes mouflons. Le reste de la harde s’est égayé d’un bond. Au regard grand et innocent qu’ils posent sur moi, je comprends que je suis le premier bipède qu’ils croisent.
Déconfinement, nous roulons sur la nationale dans la vallée, mes enfants sont attachés à l’arrière de la voiture, coup de frein, arrêt sur le bas-côté, warning, sauvetage de hérisson ! La petite boule de piquant s’est laissée porter et papouiller par mes garçonnets.
Reconfinement, rho encore…. Je réécoute le Carnaval des animaux de Camille Saint-Saëns, je relis les savoureux mots de son livret rédigé par Francis Blanche, et sur la table de la cuisine, mon bureau avec vue sur les sommets, je me mets à griffonner, une petite bête puis une autre.
Et la naissance du livre …
Mais au sens des premiers chapitres, les animaux semblent vouloir se venger de l’homme, le piller, l’imiter et profiter de « bienfaits » de consommation …
Oui, mais les animaux, ces bienheureux, savent jouer, détourner, contourner, créer, se rire… de tout ! Comme cette humeur que vous promouvez à l’Espricerie.
Tu as donc plusieurs cordes à ton arc : le dessin d’abord, l’écriture ensuite. C’est bien ça ?
Le dessin ? Une évidence, depuis toute petite, pour m’échapper, beaucoup, je l’avoue, et pour communiquer c’est mon médium privilégié.
L’écriture ? Plus tardivement, pour thésauriser : mes aventures formidables de voyageuse, mon expérience extraordinaire d’amoureuse de la vie, d’humaine, de femme, de maman. Écrire pour raconter les faits et les méfaits avec l’adoration que je voue au conte de fée.
Et de façon plus alimentaire, je continue mes travaux de designer…
Vers quels horizons te vois-tu aller désormais ? « Le confinement… » et puis ?
Je crois avoir saisis que ton souhait est de pouvoir éditer quelques uns de tes carnets, de tes livrets, que tu as envoyés chez des éditeurs ?
Ce projet de livre ? Il a plein de petits copains dans les tiroirs (à bon entendeur, bouteille à la mer), ça tourne dans les maisons d’édition. Peu de retour en fait !
Je fomente un peu d’autonomie, mais l’aspect commercial de la chose, je l’aurais bien délégué !… Toujours est-il que depuis deux ou trois ans, j’écris et j’illustre des livres pour enfants (petits et grands, cela s’entend). Et en attendant qu’ils soient édités, pourquoi ne pas les partager ? Hein ?
Merci à toi qui me lis et me relie.
Merci à toi qui m’enchante par tes idées, tes dessins et tes histoires
Merci pour ces découvertes, j’aime beaucoup le mélange dessin/collages…
et les reportage dessinés !
J’ai envie de faire d’autres rencontres comme la vôtre sur ce site !
Merci Cachou, ravie ! de beaux temps de lecture en famille et des bisous aux petits !
Je prépare un Robin des Bois… à suivre…
Une bien jolie découverte, avec quelques mois de retard. J’aime ces illustrations d’inspiration animalière, pleines de poésie. Dommage que je n’ai pas d’enfant petit autour de moi !
Ah oui, tu sais ce que j’en pense Irène : y’ a rien à jeter !
Encore bravo pour ce qui sort de tes doigts et de ta tête, et j’espère que tu pourras publier bientôt tout ce que tu veux.
Je suis très heureuse de notre complicité et de son résultat. Merci pour tout.
Je sens plein de générosité dans votre travail, qui fait écho aux communautés que vous avez visitées. On a envie de vous y avoir accompagnée. Prêter aux animaux la même intention est… fabuleux !
Quelle bonne surprise, cette rencontre. Un bel itinéraire plein de vitalité et d’ouverture au monde et aux autres. Se laisser surprendre par la vie. Il y a beaucoup de délicatesse et de spontanéité dans vos dessins, et dans votre évocation de ce retour de la nature qui nous a tous marqués, surtout lors du premier confinement. (Le silence en pleine ville et le ciel du matin débarrassé de ses trainées de condensation des avions de ligne, une sensation étrange et quel repos !) .
Je suis sûr que vos livres plairont aux enfants et je vous souhaite sincèrement de bientôt trouver un éditeur.
Mais gardez surtout ce plaisir de dessiner et de raconter, c’est précieux.
Bonjour à vous tous, merci pour vos commentaires, votre intérêt et votre accueil à l’Espricerie. ça fait chaud au coeur !
Je laisse à ceux qui souhaitent me contacter directement mon e-mail : irene.bouguerra (at) gmail.com
Si vous le souhaitez je vous inscrirai à ma liste de diffusion et vous pourrez suivre mes prochains projets.
Je fais aussi une petite annonce : il va y avoir prochainement une version imprimée, en auto-édition, du confinement des animaux. Si vous souhaitez en réserver un exemplaire contactez-moi…
Que l’année 2021 soit pour chacun créative et pour tous solidaire,
Irène
Bon vent de fraicheur et d’espoir en ce début d’année…
Je viens d’avoir mon premier petit-fils, très vite il aimera les histoires…Pas confinées – mais au contraire en (libre) circulation dans le monde de l’édition! Bienvenue aux vôtres! Sans doute pas facile de s’y frayer un chemin…je vous souhaite beaucoup de succès!
Super-intéressant, très beaux dessins, un style à part. La puissance de création d’une auteure aventurière. Bravo ♥
J’adore le bandeau final.
Je suis absolument ravie de te découvrir ici. Car je ne connais qu’une partie de tes créations.
Lorsque nous nous sommes rencontrées chez Pierre à Koudougou, j’étais loin d’imaginer tes multiples talents, ceux de Nino par contre… Il tient de sa maman. Sasha aussi qui collectionnait insectes et graines.
Bonne suite 2021 !
Bravo pour ce travail riche et varié ! J’aime particulièrement les animaux, ( les moutons sont sympas et poétiques 🙂)
Je reviendrai, il y a beaucoup à voir et revoir.
Très sympa…! Un beau début d’année à l’Espricerie! Bonne année à tous
Que c’est dense ! Et quelle jolie façon de commencer l’année !
Je découvre avec beaucoup de plaisir toutes les facettes de votre travail, Irène, vos dessins, votre imagination, et -j’ai envie de dire- votre optimisme …. Car derrière la fraîcheur de vos créations, je sens une envie de voir ce qu’il y a de plus positif en chaque lieu, en chaque situation. Car de l’Inde au Burkina, vous n’avez pas choisi le chemin du confort et de la facilité, loin s’en faut. Mais vos témoignages sont des condensés d’espoir, de chaleur humaine, malgré la grande pauvreté économique de ces pays, et parfois leur dangerosité politique.
Et le confinement des animaux, dont le titre m’a, je l’avoue, tout d’abord étonnée… Mon coup de cœur va au cerf d’orchestre : quelle idée magistrale !!! Les moutons m’ont beaucoup fait rire. Quant aux hérissons …. ♥
Par contre, comme vous recherchez à être éditée, n’y a -t-il pas un petit risque à laisser vos planches en libre accès sur le Net ? Certes nous sommes un site très confidentiel, mais quand même …. Avec votre permission, j’ai toutefois conservé les fichiers pour pouvoir les lire à mes petits-fils de 5 ans.
Une question néanmoins me taraude : ça a quel goût le sirop de salamandre ? et le jus de lézard ?!!!!!….
Ah oui, j’oubliais : j’aime aussi beaucoup le minimalisme de la première planche et celle de l’affiche du Olli’s Club. Rien n’est plus difficile que de figurer tant en si peu de traits …
Bonjour Cachou et merci pour votre message.
Le sirop de salamandre et le jus de lézard, je laisse libre cours à votre imagination !….
Un risque à diffuser mes travaux ? à mon avis, non. Par contre à tout laisser s’entasser dans mes tiroirs, au côté des lettres de refus des maisons d’édition, je risquais certainement la dépression !
Pour votre petit-fils, je prépare l’impression du Confinement des animaux, en auto-édition, si vous souhaitez lui en offrir un exemplaire faites moi signe.
Meilleurs voeux,
Irène * Ritournelle
Et pourquoi pas, Irène ? Mais avec une dédicace, hein ? … Marie-Cécile jouera les entremetteuses :-))
Pour l’anniversaire de la petite dernière, les « vieux » de 5 ans et demi ont reçu leur exemplaire du Confinement des Animaux. Les petits ont adoré, et les mamans respectives aussi (ça tombe bien parce que les garçons l’ont réclamé tous les soirs pendant plusieurs jours …) !
L’histoire, le texte, et les dessins ont enchanté tout mon petit monde. Par contre, j’ai quant à moi mis un mois avant de me dire « tiens, et si j’envoyais un mot à Irène ? ». Bon, entre temps, je suis partie en vacances …. ça fait un bon alibi, non ?
Chouette cadeau pour commencer l’année avec la fraîcheur de l’enfance…
Merci