Ainsi le Chaouch vaquait aux affaires du Palais. Il avait peu de loisirs excepté « Youm el Khemis », le cinquième jour de la semaine (1) lorsqu’il devait se rendre au Souk. Ces sorties étaient pour lui l’occasion de musarder. Il était curieux de tout et aimait par-dessus tout papoter en sorte qu’il était connu de tous les habitants qui souvent l’attendaient et se joignaient à lui, avides de connaître les secrets et intrigues du Palais.
(1) La semaine commence le Dimanche dans le calendrier musulman
Ainsi il n’arrivait jamais seul sur « Rahbat el Ghenem », « Place des Moutons ». Il était toujours entouré de ses amis, mais qui n’était pas son ami à Bagdad ?
Il en était de même des commerçants qui guettaient son arrivée et le hélaient, rivalisant d’efforts pour attirer l’attention de l’intendant du très riche et très puissant Calife, que Dieu le bénisse et le comble de ses bienfaits.
Pour ceux et celles qui voudraient y voir de plus près, j’ai pris soin d’enregistrer quelques calques de personnages ou groupes avant de les réduire pour les mettre à leur place et les fusionner avec le décor. Malheureusement, j’ai parfois oublié de les enregistrer à temps, certains sont en partie masqués par les plans rapprochés, d’autre sont trop petits et le trait perd en netteté si je les agrandis maintenant. Voilà ! C’est comme ça ! On ne se refait pas !
Et pour qui se plaindrait d’une trop longue attente… ! Ben je voudrais vous y voir ! C’est du boulot de dessiner et d’agencer tout ça pièce par pièce !
Et puis, après tout, vous pouvez raler, j’avais envie de le dessiner depuis longtemps, ce Souk. Il est fait à partir de photos mais aussi de souvenirs:
Le marchand d’eau c’est Marrakech, la Place des Moutons c’est un peu Tunis, un peu Tit Mellil au Maroc, les marchands de tapis c’est Es Saouira, le minaret, c’est Damas, le dromadaire c’est sur la plaine de Ben Guerir, les murailles les dômes et les tours, c’est un peu partout au Maghreb, depuis Rabat jusqu’au Cap Bon et je ne dis pas tout.
Suite:
C’est beau de pouvoir plonger dans l’essence de tes souvenirs. Magnifique place symbolique pleine de la diversité des vies que tu as pu côtoyer ! Moi qui n’ait jamais mis un pied au Maghreb, je m’y transporte, grâce à toi. Merci m’sieur.
Merci Luciole, sympa ton petit mot. J’y suis retourné il y a une douzaine d’années, au Maroc. Après plus de 50 ans, il avait beaucoup changé et j’ai eu parfois du mal à le reconnaître …
La vue d’ensemble de la place est déjà un régal : on entend les invectives, les invites, on sent les odeurs, épices et sueurs, on a chaud. Et ce qui me ravit le plus, ce sont les expressions des personnages : le boucher qui éventre le mouton et celui qui va en égorger un, les 2 types qui marchandent, les 2 autour du poulet… Et encore encore plus, c’est de t’imaginer vivre tes personnages, car tu es dans chacun d’eux, n’est-ce pas ?
Un peu, oui, je suis dans chacun quand je le dessine et ce n’est pas toujours facile de trouver l’expression juste. et puis des fois, surprise, je trouve du premier coup.
Oui, je me régale à faire ça.
Merci pour ta sagesse perspicace !-)
Je manque de superlatifs ! Alors je dirais : Quel talent ! Et, quel travail ! Je me répète mais il faut que tu propose tes planches chez des éditeur de BD…
Merci Gibb !
Je fais de mon mieux pour avancer, mais il en faut davantage pour un éditeur.
En attendant, je me régale à passer beaucoup de temps sur mes gribouillages et à recevoir tous ces commentaires.
Foisonnant à souhait ! ♥
Un boulot de dingue, bravo Antoine. Un grand plaisir de retrouver cette fresque (ça fait une belle paire de fresques en fait ^^) joliment colorée.
Oui, merci Castor, je dirais même plus « cette paire de fresque est une oeuvre maitresse »
Cher Antoine, je manque de superlatifs pour qualifier tes dessins. Claudine, un peu mutine sans doute, ajoute: »il ne manque que Tintin! »ce qui, la connaissant, doit être pris pour un énorme compliment….
Merci Hugues, merci Claudine !
Je pourrais bien avoir tout à coup envie de faire entrer Tintin dans la danse, discrètement …
Je vais y songer … !
Ben alors, si on ne peut même plus râler …. !
Chouette idée que d’avoir mis les personnages (presque) un par un. Je m’étais crevée les yeux sur le souk pour essayer de tout voir (je m’apprêtais donc à rouspéter) quand je vis devant les mirettes esbaudies les détails jaillir de l’écran comme par enchantement. D’ailleurs, c’est un enchantement !
Je rajouterai aux commentaires de mes petits camarades que tu réussis aussi très bien les ânes et les moutons. Tu as des modèles pour ça aussi ?!
Merci Cachou !
Oui, pour les ânes et les moutons, en toute modestie, je croise des quantités de modèles tous les jours 🙂
J’me disais bien aussi ….. 😉
Cette place des moutons, elle est vraiment géniale ! Merci pour les explications et les détails ! C’et comme ça que ça fonctione le mieux, en prenant un peu partout dans les souvenirs et les documents, on obtient un condensé de souk, LE SOUK parfait !
Quand aux personnages, je t’avais déjà fait compliment du porteur d’eau tout seul sur Facebook, maintenant qu’il et intégré à la scène, son rouge éclatant crée un point vibrant au milieu des bleus, gris et ocres de la place, essentiel pour la composition de l’ensemble.
Bref, bravo, et j’imagine parfaitement le travail, j’ai cessé d’utiliser l’ordi pour dessiner depuis un moment, mais quel boulot !
Bon, j’arrête les compliments sinon tu vas prendre la grosse tête ! 😄 🙂 🔆👳♂️🧞♂️🧞♀️
Merci Claude, ça y est, j’ai la grosse tête !
😄
Merci Antoine, content de retrouver l’ouvrage de… ta souris !
Incroyable souris…
Ton souk mérite un grand format tant il est finement observé.
Ainsi tu croques chaque scène puis les assembles tel un puzzle !? Tu es sorcier.
Chacune mérite un tableau à lui même.
Tu pourrais d’ailleurs en faire un chemin de c… un bestiaire !
malgré tout deux regrets : je n’ai pas rêvé de Tchang, ni trouvé Charlie… (ni ton mulot), j’y retourne immédiatement.
Patrice
(je t’envoie les images des 30 ans des paysans peintre de Nizon – 29)
En gros, c’est le souk dans le souk !
Mais ça ne fait rien, on admire chaque détail qui le compose, chaque personnage, vendeur ou badaud… le porteur d’eau et la vieille porteuse de bois ont la vedette : sont magnifiques de traits et de couleurs.
Merci Antoine pour le partage de tes souvenirs imagés, et de n’avoir attendu que 5 mois entre les 2 épisodes 🙂
5 mois moins 2 mois d’été, ça fait 3 mois !!!
C’est bien Antoine, les bons comptes font les bonnes saisons ! Mais je sens que mon comm t’a déplu, non ???
Pas du tout Cécile ! D’abord, j’ai l’habitude, ensuite ça me fait rigoler (alors ! Pourquoi s’en priver, hein ?), enfin j’aime tellement me faire attendre … :-)))
J’entends presque le « AAAAH ! Le dernier Mékilef est sortiiii ! »
C’est mon Goncourt à moi , ça ! Mon tapis rouge des marches du festival de Cannes ! Ma palme d’or !
Et comme en plus je suis cabotin …