Utopique épique et collégramme…
Notre rire est une insolence
Une défense ou un défi
Rien ne taira la résonance
Du vent qui courbe les épis
Pour pallier vos déficiences
Vos carences et votre dépit
Vous édifiez sur l’innocence
De la souffrance ou des édits
Notre rire est une indécence
Une créance ou un délit
Rien n’endiguera la constance
Du temps qui souffle les bougies
Vous bâtissez votre puissance
Sur le silence des petits
Patrie –Travail : en récompense
La violence et le paradis
Si nous rions pour l’espérance
C’est aussi pour ne pas pleurer
Sur les tombes d’indifférence
Parfois nous aimerions cracher
Le rire est notre référence
En révérence à votre ennui
Vos petits soucis d’ordonnance
Vos : « Je dépense donc je suis »
Quand vous détruisez la conscience
A coups de science et d’interdits
Et quand vous étouffez l’enfance
Dans vos prisons de béton gris
Le rire est notre préférence
Pour ne pas céder au mépris
Ne pas céder à l’impatience
Notre temps vient il est écrit
Sous vos religions, vos croyances
Sous vos opinions, vos partis
Vous spéculez sur votre chance
Vous lanternez sur des paris
Et dans vos puits de médisance
S’agitent lanternes et messies
Mais nous voyons la différence
Entre ce qu’on fait, ce qu’on dit
Vous voulez dégauchir* la France (* au sens propre du terme)
Pour vous c’est un manque à gagner
Mais pour gagner notre confiance
Faudrait changer vos vérités
Notre rire est en l’occurrence
Une résistance et un cri
De notre corne d’abondance
Coule du rêve et de la vie
Notre rire est en conséquence
La délivrance de la nuit
Le jour vient le peuple s’avance
Le fleuve est sorti de son lit…
De beaux mots, de belles notes, pour parler de choses tristes et moches…
Oui mais … peut-on vraiment rire de tout ?
Réponse demain soir. Mais comme ça, a priori, je dirai bien que non.
Et puis le mot « peuple » a été salement dévoyé ces derniers temps 🙁
Très jolis, tes arpèges de guitare. L’intro m’a ravie !
Perfect. La chanson qu’il nous faut dans le contexte.
On est gâtés en ce moment. Encore, Gibb.
Très beau texte, un jeu de mots en cascade.
Ca me fait penser à ce jouet en bois dont j’ai oublié le nom et difficile à décrire:
Quelques pièces en bois, rectangulaires et de même dimension liées les unes aux autres dans le sens de la longueur par deux rubans qui s’entre-croisent.
On tient l’ensemble par l’une des planchettes du bout, à la verticale, on bascule la premières sur la seconde qui bascule à son tour sur la troisième etc … jusqu’à la dernière. Et sans lâcher la première planchette, on peut recommencer la même opération en la basculant cette fois sur le versant opposé et recommencer encore et encore, c’est magique.
Tes quatrains qui s’enchainent en jeux de mots qui se répercutent me font ce même effet magique.
Exact ! Je le connais, ton jeu, j’en ai déjà construit un du temps où je coanimais des ateliers à l’école primaire.
C’est vrai que c’est une jolie façon de voir ces strophes qui se répondent.
Aujourd’hui les strophes, demain la catastrophe ? Oui, je suis pleine d’optimisme ………..
Si beau…
Bel et bien dit