Chapitre Sept
Détournement
— Lefrère a capté un message de Calista. Deux types discutaient, ils se sont nommés, Khaled et Youri.
— Un message de Calista. Il ne vous était pas destiné.
— Non, Lefrère est tombé dessus par hasard.
— Je ne crois guère au hasard ici. Qu’est-ce que Lefrère faisait à l’écoute de Calista alors que ce n’est pas dans les missions de la section ?
— Je vous l’ai dit. Il était connecté pendant une vacation habituelle et il a eu ce contact.
— Vous me parliez à l’instant de votre réticence à court-circuiter la Bourse et j’apprends maintenant que c’est fait par un de vos proches collaborateurs !
— Il n’a pas fait exprès.
— Il n’a pas fait exprès ! Ce n’est pas comme s’il avait renversé son verre ! Si ça se sait, exprès ou pas… Qui est au courant ?
— Juste vous et moi.
— C’est heureux. Pourquoi vouliez-vous m’en parler ?
— La communication était mauvaise mais certains mots nous ont paru étranges.
— Comme quoi ?
— Des propos décousus. Le dernier mot audible est « guerre ».
Je savais que l’orage allait éclater. Il fallait un orage. Je voulais qu’il éclate. Balancer sans préavis cette info était le seul moyen d’ancrer le Patron, pour qu’il arrête de penser à autre chose.
Son mouvement brusque pour se mettre debout fait vaciller la statuette de Geià, son bureau recule de 30 centimètres et son fauteuil fait un bond en arrière.
— Vous vous fichez de moi, Lesage ? C’est tout simplement inadmissible ! Vous détenez une information qui déclencherait la foudre et le tonnerre du Conseil et je vous vois faire gentiment des niveaux 2 ! Mais qu’est-ce qui vous arrive à la fin, Lesage ? Et qu’est-ce qu’on fait maintenant, hein ? Je vais vous le dire moi ! Si le Conseil apprend que nous avons caché une suspicion de guerre, c’est l’exil ! Et pas sur Calista !
C’est vrai que je préfère de loin son tonnerre à lui. Quand il s’aperçoit qu’il vient de hurler, il se demande si on a pu l’entendre et le calme revient. Tandis qu’il arpente un cercle autour de moi, faute de pouvoir m’engueuler, il voudrait m’aplatir d’un coup de poing.
— Et d’abord, êtes-vous sûr qu’ils parlaient bien de guerre ? « Guerre », « guère », moi aussi je dis « guère ». J’aime bien ce mot.
— Je n’ai pas de doute là-dessus.
— Sur quoi ?
— Guerre, la guerre…, le conflit.
— Ah… Oui, bien sûr… Ça s’est passé quand ?
— Il y a environ 2 mois.
— Deux mois ! Vous essayez de m’achever ! Vous en avez d’autres comme ça ?
— Je crois que c’est tout.
— Bon. Je vais voir ce que je peux avoir comme renseignements sur ces 2 types, Khali et Lourid…
— Khaled et Youri.
— C’est ça… Il faut que je vérifie aussi ce que la Bourse a capté. Vous, de votre côté, assurez-vous du silence de Lefrère et préparez-vous à ma décision. Et celle-là, vous ne la discuterez pas.
Grrrr, Cachou a forcément fait (en mieux !) le calembour que je m’apprêtais à commettre ^^
Pour passer le temps, Khaled et Youri se gagarinent de calembours douteux sans se douter qu’ils ont allumé un gros pétard dans cet univers sans faille !
J’adorerais qu’on me dise « Préparez-vous à ma décision… » So what ?
Cachou ! :-)))))
Quelle que soit la guerre c’est toujours « un conflit de connards »
Ben oui, quoi, pourquoi s’enquiquiner à faire du niveau 7 quand on peut faire du 2 ?
Khali et Lourid … Ceux qui cherchent c’est quand le bonheur, en marchant on the wild side ?!!!! Hey Babe !!! …
Aaaaah le « Transformer », je l’avais.