MONDE AU FÉMININ

Moi je vous dis un monde que je frôle en tendresse

Aux lèvres du passé cousues sur le péché.

Moi je vous dis un cri qui secoue sa détresse

Sur le rêve interdit des serments maquillés.

 

Ton rire et ta pensée drainent comme des ombres,

À l’orée des tourments de la maternité,

Au bocal des cerises, tes printemps enfermés.

Écrin capitonné d’une cellule sombre…

 

Moi je vous dis un monde où j’apprends le respect

Du plaisir dénoncé cloué sur le silence.

Moi je vous dis un lit ouvert sur l’espérance

Au désir engoncé couvert par un corset…

 

Ton sexe et ton âme gardent au goût de l’amour

La marque du carcan au fléau conjugal

Qui conjugue toujours au masculin ton mal !

La trace de l’amarre amère et familiale…

 

Moi je vous dis un monde étouffé par les lois

Qui élève la voix sous les fardeaux qu’il traîne.

Moi je vous dis la vie qui se réveille à peine

Et que je n’ose pas effleurer de mes doigts.

 

Ton corps et ton esprit portent tant de blessures,

Tant de portes fermées à ton identité

Qu’il faudra des années pour voir cicatriser

Les sanglots ravalés de siècles de tortures.

 

Il faudra des années pour le droit d’être laide !

Pour le droit de n’avoir que l’enfant que tu veux !

Il te faudra du temps il te faudra de l’aide

Quand la folie des hommes a fait un monde vieux…

 

Il faudra des années pour le droit d’être libre !

Pour le droit de rire et de chanter,

Pour le droit d’écrire et pour le droit de vivre

Pour le droit d’être aimée pour ce que tu es…                 

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