… ou tout ce que je n’ai jamais voulu montrer jusqu’à lors pour diverses raisons.
Parce que c’était des sujets imposés lors des cours, que les sujets en question ne m’inspiraient guère et que, dans ces conditions, je n’ai pas forcément pris plaisir à modeler le bloc d’argile ; parce qu’il fallait émailler et que je préfère nettement l’argile qui reste brute après cuisson ; parce que je n’ai jamais fini la pièce, faute de temps, d’intérêt ou de courage ; parce que c’est trop moche ou parce que ça ne s’intégrait à nulle strophe de « poésie »…
J’ai un peu de mal à jeter… Je les regarde ; je me souviens…
Cette main qui tient mon crayon lorsque j’écris,
Ce livre éclairé qui m’aide à me souvenir. En fait j’en ai réalisé une bonne dizaine, de livres, ils ont chacun un titre, sauf celui-ci…
Ah oui, ce nez ? Un exercice sur le corps, dont fallait travailler une partie, s’entend côté prof une main, un visage, un sein ou un fessier… pfff ! Réfractaire au sujet (j’en avais fait et refait des nu(e)s en trois dimensions, jusqu’à l’indigestion), je me la sentais plus nez cette partie. Pour une fois il ne fallait pas que je rétrécisse la chose mais que je l’agrandisse – ce nez fait bien ses 25 cm
Ce médaillon à l’effigie de « Bécassine » et son pendant des « Pieds Nickelés » – personnages de bandes dessinées qui ont bercées mon enfance – réalisés en place d’un médaillon devant contenir un autoportrait, idée insupportable pour qui n’a pas le culte de soi-même (et même si me traiter de Bécassine n’est effectivement pas très flatteur !).
Et non, ceci n’est pas un nain de jardin, c’est une piètre copie d’une œuvre inuite, d’un être maléfique.
Je me dois de laisser la paternité à son auteur et voici une photo de cet être original – dans les 2 sens du terme – qui est bien sûr beaucoup plus beau et glamour, non !
Des copies inspirées d’oeuvres, de notoriété nettement plus grandiose – cela va sans dire – que celle de mes pièces à peine élaborées, desquelles, pour la plupart, j’ai oublié l’auteur. Le principe fréquent étant d’imaginer ce que l’on ne voyait pas, de réaliser en 3D ce que l’on voyait en 2D.
Ainsi cette femme et ces enfants frère et sœur.
Fanatique de Camille Claudel, l’artiste et la femme, j’ai osé danser en rond sa fameuse « Valse » … Mouais, pardonnez-moi ! Et je ne tente même pas de bouger cette ébauche pour la photographier de peur qu’elle ne tombe en morceaux ; alors je vous la présente poussiéreuse et mal exposée en compagnie d’une nue inachevée, non cuite elle aussi.
Le « truc » derrière la femme nue assise en tailleur est l’un des 3 panneaux destinés à la réalisation d’un pare-feu pour cheminée. J’avais l’idée. Bien évidemment, avec la rétractation de l’argile à la cuisson, ces panneaux ajourés et fragiles ont cassé entièrement, sauf celui-ci.
Puis, toujours d’après photos des réelles œuvres, je me suis attaquée à copier ma seconde égérie, Michelangelo Buonarroti, appelé communément Michel-Ange – rien que ça – et ai timidement réalisé un buste masculin.
Quelle prétention !!!
Toutes cette flopée de nu(e)s qui me faisaient mal à force d’immobilité du modèle, dont les bras sont tombés tels ceux de la Vénus, ou la tête, ou les pieds, alouette. A cacher pour la plupart !
Des têtes seules aussi – Virgile (que vous avez déjà vu là : https://www.lespricerie.fr/planete-strophe-3/) et son amoureuse, Stéphanie – qui sont restées des pièces non cuites, qui s’effritent et ne peuvent pas être nettoyées à l’eau sous peine de redevenir simple bloc.
Diverses natures mortes, bouteilles, coquillages, fruits ou… trucs, qu’avant de jeter – peut-être – ou de remiser dans un coin perdu, j’immortalise.
Des fleurs géantes, pour la prouesse de réaliser et cuire des tiges courbées sans les casser : 3/5, c’est une bonne moyenne !
Des chats dont certains ont perdu leur queue, les miens se faisant modèle pour moi bien inconsciemment…
J’ai copié certaines de mes propres photos, tel ce tronc de frêne têtard vieux d’un siècle ou presque.
A faire peur !
J’ai créé des êtres imaginaires, tel cet oiseau au collier d’or, émaillé et affublé d’une tête de « burette pharmaceutique » ancienne (?) dénichée dans une brocante …
Ah, et puis j’ai tenté les murailles de Marrakech mais seul l’un des murs ne s’est pas écroulé à la cuisson. Il s’est seulement déformé. Une étude collective dans le but de créer une ville imaginaire. Bof ! Vous ne verrez pas cette œuvre inachevée.
Des essais peu ou pas aboutis, de modelage ou d’émaillage, des idées abandonnées. Il y en a même que je ne sais plus ce que je voulais faire !
D’ailleurs ce ne sont pas tout à fait mes débuts car ces toutes premières pièces d’argile, non cuites, il y a bien longtemps qu’elles se sont cassées, délitées et qu’elles ont terminé leur existence soit à la déchetterie du coin, soit en retournant à la terre, couleurs d’argile s’entremêlant.
Ça vous a plu ?
Promis, il n’y a plus rien d’autres de ma « période argile » susceptible d’être montré :-). Les vraiment plus moches (c’est vous dire) resteront dans mes oubliettes personnelles.
Plein de talents cachés (on nous dit pas tout, heureusement y a l’espricerie…), j’aime beaucoup l’idée du livre que tu as édité en plusieurs exemplaire. Je pense que l’histoire qu’il raconte est … intéressante (comme sur Arte… dixit Irina)
Art primitif, Art naïf ? Qu’importe, il s’agit de créer et l’émotion est toujours partagée …
Oui, ça m’a plu de voir ce cheminement de ton apprentissage, et en dehors des travaux de « copiage », de voir que ton inspiration et ta créativité sont toujours fortement connectées à la nature.
Ah ce nez qui renifle ! De la menthe fraîche ? Tu as le nez pour toujours nous épater ! J’adore ces créations où tes doigts ont suivi ton esprit fantasque et insolite. C’est encore mieux te connaître après avoir vu tout ce petit monde.
Qu’est-ce que tu es douée !!! Tu peux nous en rater d’autres, des comme ça… <3
Mes préférés, le tronc de frêne têtard, et l’étrange oiseau à tête de burette, tout à fait surréaliste.
Merci Claude ! Je l’aime bien aussi cet oiseau qui ne ressemble à rien…
Ils sont supers tes rebuts, ma Cécile, y a pas à en rougir. Les miens étaient beaucoup plus nazes.
Ben, je veux les voir aussi, mon Castor !
Merci…
Tu penses bien que je m’en suis débarrassé ^^. Cependant, ils doivent traîner quelque part dans les Annales Akashiques, peut-être qu’en consultant une voyante ultra-lucide… :’-)))
😭
J’aurais bien vu les murailles de Marrakech moi (si tu avais fait les murs de Jéricho, y’aurait pas eu besoin de trompettes pour les écrouler).
Non ! Un non pas négociable, pas Marrakech :-)) !
😂
Ton traîne-fêtard, il ressemble à un cœur ♥. Il est très beau.
Oui, si on ne nous dit pas que c’est raté, on ne le sait pas…
Ah ?
Merci MF…
Tes débuts et tes rebuts m’ont laissé sans voix !
Quel attribut, quel don même pour ces rebuts dignes à mon sens d’une exposition.
Le livre éclairé est mon préféré et si tu devais lui donner un titre, je choisirai celui-ci :
« Ma terre en glaise »
Pas mal pour le titre, et l’appréciation, merci !
Et retrouve ta voix, c’est mieux quand on peut se parler de vive voix… 🙂
Perso, j’aime beaucoup le « nain de jardin » inuit ! Il cache bien son côté soi-disant maléfique sous une bonhommie un peu étonnée qui, l’éloignant de l’original, le rend au contraire très attendrissant ….
Et je note que le « frêne tétard » ressemble à s’y mettre à un coeur anatomique (veine cave et aorte incluses !) ….
En fait, je crois que j’ai un truc à dire sur chaque composition !!! Et aussi sur le fait que chacune a été mise en scène avec soin, ce sont des cadeaux que ces attentions-là. Je rajouterai donc juste que les bouteilles m’ont fait immédiatement penser à Nisette 😉
J’ai toujours un plaisir évident à mettre en scène mes pièces, aussi ratées ou moches soient-elles, ça les fait vivre un peu ; comme ce vieux frêne qui ressemble à un coeur, qui bat sûrement.
Et oui, on ne peut que penser qu’à Nisette avec ces bouteilles. Mais j’avais trouvé cet exercice peu intéressant.
Et si tu as un truc à dire sur chacune des compositions, vas-y, lache-toi 🙂 !
Quel courage et quelle belle preuve d’amitié que de nous montrer ces errements. Je trouve que certaines «œuvres» ne sont pas si ratées (le frère et la sœur dégagent quelque chose qui me touche).
Du courage ? Je n’y avait pas pensé… Elles ne sont pas si moches que ça quand même :-))) ! De l’amitié, sans doute…
Ah, et où est la femme en tailleur?
Intéressant! (comme sur ARTE…);
ceci dit, certaines pièces ne sont pas moches, ni pauvres, il va sans dire que j’apprécie tout ce qui n’est pas « copie »…
En conclusion, ce n’est pas « rebuts » mais « re-buts » :-))) !
Des nouveaux buts naissent organiquement des vieux…si tout va bien…(pas comme au foot!).
Affaire à suivre…
Merci Irina ! La femme « assise en tailleur » (j’ai ajouté assise, c’est plus parlant) est à côté de mon pauvre essai de « la valse ».
Voyage intéressant en Argilie… 😉
Merci Anne 🙂 ! L’Argilie est un pays mouvant…