Pour Arthur Augusto da Sylva

LUNDI 7/09/ -18 h
« Tu dois trouver cette dédicace avec l’autographe, absolument. Nous savons qu’il est caché quelque part là bas…
– Caché où, dans un livre je suppose ? Et pourquoi, moi ? je ne travaille plus pour vous depuis des années…
Mais nous connaissons tes compétences et nous n’avons plus personne sous la main. C’est vraiment très important, une adjudication pour ce document a eu lieu il y a trois ans pour la somme minable de 12000 € Et c’était un faux, une belle copie certes, mais L’original vaux dix ou cent fois plus !
– Mais je ne connais pas la ville et je ne parle pas la langue !
Débrouille-toi, mon vieux, tu as une dette envers nous, il est temps de …
– Il me semblais qu’il y avait prescription…
C’est un mot qui ne fait pas partie de notre vocabulaire. Tu devras nous envoyer un rapport quotidien… Ah, j’oubliais l’affaire doit être bouclée dans les cinq jours ton avion part demain d’Orly à 13H30. voilà les billets et nous t’avons loué une chambre dans le quartier Santos … Tu trouveras des indices et informations utiles dans ce dossier que tu pourras étudier dès ce soir. Bon voyage…

Mardi 8/09/ – 14H30 heure locale…
Aucun problème, l’avion était à l’heure et le voyage sans incident. Juste à la sortie de l’aéroport il y a le métro (les stations sont spacieuses) : 9 arrêts sur la ligne rouge, puis je change à Alameda pour emprunter la ligne verte jusqu’au terminus de Cais do Sodré où je descends. Je n’ai plus qu’à suivre, les indications sur le plan fourni, pour rejoindre « ma chambre ». Passer devant le Mercado da Ribeira (où je reviendrai manger…), longer l’Avenida du 24 Juhlo, tourner à droite vers le largo do Conde Barao et tout de suite tomber sur la rua dos Mastros … Petite très étroite entre de vieilles maisons pas très reluisantes. Comme convenu par téléphone, un homme m’attend et, sans même que nous ayons le temps de nous saluer, il me tend une clef et me désigne une porte… Je bredouille un timide « obrigada » , il me sourit, tourne les talons et s’éloigne tranquillement, les mains aux poches.
Bien mieux qu’une chambre, c’est un petit appartement, de toute manière je n’y serais pas souvent… Je me douche, me change et décide d’aller flâner un peu aux alentours.
Première surprise, partout ou l’on va on se croirait du côté de Montmartre ça grimpe raide dans tous les sens, les rues, les trottoirs sont pavés et les montées semblent interminables. Il m’avaient dit : « Tu verras c’est la ville aux sept collines …) Je marche en jetant de temps à autre un coup d’oeil sur mon plan, je passe par le Lardo do Carmo, puis le Trinda Coelho et je parviens enfin à un superbe belvédère : Miradouros Sao Pedro de Alcantara, où je me pose enfin pour profiter du panorama.

Le soir venu après m’être restauré au Mercado da Ribeira d’un bon plat d’Alexandre Sylva (carne de porco alentejana ! Je mangerai du poisson plus tard…)

Je rentre pour étudier un peu le dossier .

Il avait dit :

« À la veille de ne jamais partir, du moins n’est-il besoin de faire sa valise ou de jeter des plans sur le papier, avec tout le cortège involontaire des oublis  pour le départ encore disponible du lendemain.

Le seul travail, c’est de ne rien faire à la veille de ne jamais partir.

Quel grand repos de n’avoir même pas de quoi avoir à se reposer !

Grande tranquillité, pour qui ne sait même pas hausser les épaules

devant tout cela, d’avoir pensé le tout et d’avoir de propos délibéré atteint le rien. 

Grande joie de n’avoir pas besoin d’être joyeux, ainsi qu’une occasion retournée à l’envers.

Que de fois il m’advient de vivre de la vie végétative de la pensée !

Tous les jours, sine linea, repos, oui, repos… Grande tranquillité…

Quelle paix, après tant de voyages, physiques et psychiques !

Quel plaisir de regarder les bagages comme si l’on fixait le néant !

Sommeille, âme, sommeille !

Profite, sommeille ! Sommeille !

Il est court, le temps qui te reste ! Sommeille !

C’est la veille de ne jamais partir! » F.P.

À SUIVRE …/…

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