Encore une surprise, Fernando Pessoa n’est même pas son vrai nom ! Voilà qu’en plus de ses multiples hétéronymes, à l’instar d’Ulysse son nom signifie « personne » ! … António Nogueira serait son patronyme de naissance et les fameux amis : Alberto Caeiro, Álvaro de Campos et Ricardo Reis ne seraient qu’illusion ?
« Nombreux sont ceux qui vivent en nous ; Si je pense, si je ressens, j’ignore Qui est celui qui pense, qui ressent.Je suis seulement le lieu. Où l’on pense, où l’on ressent.. …/ … et Ce que nous sommes, Ne peut passer ni dans un mot ni dans un livre. Notre âme infiniment se trouve loin de nous. […]Nous sommes nos rêves de nous, des lueurs d’âme,Chacun est pour autrui rêves d’autrui rêvés. Fernando Pessoa…
je rumine tout ça en redescendant vers la praça do comercio presque vide………….. Est-ce la chaleur ou mon cerveau atteint de « pessoïte » fulgurante ? mais je me retrouve tout à coup face à un auto test covid 19 avec à côté de lui « Dumbo » qui semble se payer ma tête…
Voilà qui complique encore un peu plus ma tâche ! où chercher… Je vais aller faire un tour du côté de la Basilique des Martyrs, où Fernando a été baptisé le 21 juillet 1888. Puis rejoindre la praço D. João da Câmara qui est mentionnée dans divers poèmes de Álvaro de Campos, l’un de ses hétéronymes… Il fréquentait ce lieu pour rencontrer d’autres écrivains, ainsi que sa bien-aimée, (sa seule liaison) Ofélia Queiroz, qui résidait dans les environs. On sait qu’ils se sont rencontrés dans les bureaux de la société Félix, Valladas & Freitas, au deuxième étage du numéro 42 de la Rua da Assunção. Fernando avait alors 31 ans et il travaillait au sein de cette société où il exerçait l’activité de traducteur de documents commerciaux. C’est Ofélia alors âgée de 19 ans qui, de nombreuses années plus tard, racontera leur rencontre. La description qu’Ofélia a fait de Fernando, alors que celui-ci montait les escaliers de l’immeuble, est devenue célèbre : « Alors qu’il marchait, on aurait dit que ses pieds ne touchaient pas le sol ». Pendant qu’elle attendait qu’on lui ouvre la porte, elle a vu arriver, soudainement, cet homme, portant « des lunettes et un nœud de papillon ». Dommage que malgré les poèmes échangés l’idylle n’ait duré que trois saisons…
Après quelques recherches à la librairie Bertrand au Chiado, la plus ancienne librairie du monde ! 285 ans d’histoire … sans pour autant avoir avancé. On raconte, que dans cette immense librairie, (qui fait aussi café) il y a souvent des livres qui tombent. Le fantôme d’un suicidé est évoqué…
« Impasse du Parle-Tout-Seul J’ai parlé avec une autre« personne »
Elle est bien bonne! … Oui mais l’autre, c’était moi,
Parce que cela est arrivé… Impasse du Parle-Tout-Seul…
Mais alors que faut-il faire… De cette parole sans parole … De ce dire sans dire?
Rien; car la vie est une meule, Qui moud l’absence de blé … Et que je n’ai parlé qu’à moi-même
Impasse du Parle-Tout-Seul. » F.P.
A SUIVRE…
Ha ha ! Mon saint patron de Padoue qui parle aux poissons muets … d’admiration ?
C’est bien ! J’ai la tête ailleurs.
Nous avons eu l’occasion de voyager au Portugal, mais nous nous sommes cantonné-e-s au nord, Braga, Porto, Coimbra. Nous avons apprécié ces diverses villes avec quand même une préférence pour Porto, ville lumineuse et colorée.
Je crois plutôt que la compagne de Dumbo est en train de s’envoyer une chopote d’aguardente.
Les églises, la religion et moi, ça fait deux, tant il est prouvé que les dévots (de toutes confessions, d’ailleurs) ne sont capables de concevoir la vie éternelle que pour eux-mêmes. Cependant j’aime bien la fresque, et Saint-Antoine de Padoue qui a trouvé un auditoire bien plus empathique que nos tristes commensaux.
Belle balade, on suit, on suit, azy Gibbon !
Un personnage complexe et secret ce Fernando Antonio Pessoa Nogueira, qui se parle tout seul dans les impasses et semble marcher avec les pieds qui ne touchent pas le sol.
Je te suis toujours.
Une quête pour toi, une découverte pour moi. Cette Impasse du Parle-tout-Seul : quelle belle trouvaille !
Tout en regrettant quand même toujours de ne pouvoir les agrandir, je me noie en grelottant dans ces photos lumineuses, qui parlent le langage de l’été ….