Margot a quitté ses sabots
elle a jeté ses oripeaux,
elle vit sa vie à l’envers
dans ses yeux y’a plus de lumière
elle a le coeur en plein hiver
Margot …
Le vin ne sera plus tiré,
la vigne pourrira sur pied
Margot a quitté ses sabots
les remettra pas de sitôt…
Elle vit sa vie à l’envers,
dans ses yeux y’a plus de lumière
elle a perdu le goût de plaire
aux capitaines et aux sergents
qui la possèdaient contre argent
Le vin ne sera plus tiré,
la vigne pourrira sur pied
Margot a quitté ses sabots
ils servent de nid aux oiseaux…
Les fils de roi ne marient pas
les filles de joie, les filles de peine,
celles qu’on appelle vilaines
filles de gueux de, villageois
Les labours courbent trop le dos,
les Margot sentent trop la terre,
l’amour n’aime pas la misère,
les mains calleuses et les sabots
Le vin ne sera plus tiré,
la vigne pourrira sur pied
Margot a quitté ses sabots
les remettra pas de sitôt…
Margot a quitté ses sabots
elle a jeté ses oripeaux,
Elle s’est enfuie de la Lorraine
vers des pays où il fait chaud.
Elle n’a pas envie d’être reine
entre ses gosses et ses fourneaux…
Joli et triste. Et j’aime beaucoup le commentaire de Cachou.
Jolie chanson de troubadour mais épilogue plutôt moderne.
Je ne trouve pas cette chanson « triste » – bien au contraire, car elle me semble « proto-féministe »! Il y a en effet non pas mieux à faire que les gosses et les fourneaux, mais PLUS (en plus) à faire!
Merci Cachou pour le commentaire qui me semble aller en ce sens?
Il y va, il y va !! 🙂
Salut Gilbert, tout ce qui touche à ma Lorraine m’émeut, alors …..
Très beau, très triste, et tellement réaliste !
Très jolie cette chanson pour toutes les Margot, leurs rêves et leurs désillusions. On l’aime dès le premier couplet.
La complainte de Margot … Elle est belle, et triste, cette chanson.
Elle a traversé Paris, Margot, direction la banlieue. De sa cité oubliée, dans son 2 pièces exsangue au milieu des 3.999 autres, noircie par l’usine, avilie et vieillie, assaillie de bruits et de rancoeurs diffuses, elle repense à la Lorraine, et pleure ses sabots.
Elle ne sera jamais reine, Margot, et maintenant elle s’en fiche. Elle a rencontré Lily, qui arrivait de Somalie pour venir de son plein gré vider les poubelles à Paris. Ensemble, elles ont revêtu un gilet jaune, et le samedi, sur les ronds-points, ont repris goût à la fraternité.
Comme Luciole !
Joli texte pour toutes les Margot du monde.