Un jour où Gudule, épuisée par le foutu gliome cérébral, lui faisait la peau avec humour sur son traitement de texte, ses adorables voisins sont venus toquer à la porte. Quand je suis descendu leur ouvrir, ils m’ont remis pour ma malade une petite plante très jolie, visiblement choisie avec soin, et finement nommée « fleur de lune ».
Quelques semaines plus tard, j’héritai de l’orpheline, et l’adoptai.
Depuis, la malheureuse en a vu des vertes et des moins vertes, frôlant la mort suite à de coupables négligences arosatoires de ma part. Réduite à l’état de tas d’épinards trop cuits. Puis sauvée de justesse par un rempotage sportif et un vigoureux bouche à feuilles pour stimuler ses petits stomates agonisants ! Après cette alerte, peu rancunière, elle ne m’a plus quitté, à l’instar de la plante de Léon dans le film avec Jean Réno, vous voyez ? Je l’ai trimballée en bagnole des dizaines de fois, elle a parcouru des centaines de kilomètres au gré de mes lointains déplacements, par tous les temps. Aujourd’hui elle goûte une retraite bien méritée dans un home aussi douillet que sa Colombie natale, et de joie, elle a déployé puis élancé une fleur gigantesque à la conquête du plafond. Elle a énormément prospéré, et mon plus gros souci est d’empêcher les orangs-outans et autre faune envahissante de s’installer dans sa profusion verdoyante. Plus sérieusement, à six ans bien tapés, ma plantureuse (allez, osons le mot !) redoute un peu les voyages en voiture, accusant son mètre dix en hauteur, et un bon quatre-vingt de tour de taille. Sa sédentarité lui a fait prendre du poids, et son embonpoint lui poserait quelques problèmes pour boucler sa ceinture de sécurité. Mais à présent, elle donne naissance en son sein à moult fleurounettes qui se détortillent patiemment jour après jour pour rivaliser de beauté avec leur impétueuse grande sœur.
Généreuse et resplendissante, Fleur-de-Lune est le trait d’union spirituel entre ma princesse disparue et moi, dans ce vieux monde pauvre en amour.
Je n’avais rien dit, ici ? C’est que j’en reste sans voix. Jamais vu si belle ! Forcément, elle pousse avec beaucoup beaucoup d’amour.
Ça ne va pas être facile, disais-je ailleurs, de venir avec sur la moto. Comment tu vas faire ? Non non, ce n’est pas une re-invitation déguisée. Pas déguisée du tout 😉
Hihi ma Mêo ^^ ♥
C’est mon plus cher désir. Avant, il faut que je passe ma bagnole au contrôle technique, c’est pas gagné. Puis que je trouve une plantousitter, ou une bagnole à toit ouvrant ^^. Mais je viendrai 😊
Tu sais ce que j’en pense, hein, je l’ai dit ailleurs. Mais sache qu’après ces quelques jours d’une lecture à l’autre, eh ben, je pense exactement pareil. Ta Bou.
Je suis ravi d’avoir l’avis d’une jolie plante sur ma plantoune. Merci ma Bou.
Il est évident que les plantes, êtres vivants au même titre que nous autres humains, sont sensibles à quelque chose d’immatériel dont le mot amour peut servir de représentation. Voilà une plante qui va vivre longtemps je pense.
Tout-à-fait. Je n’ai pas ce qu’on appelle la main verte, loin s’en faut, mais visiblement cette plante est sensible à l’amour que j’ai pour elle.
La résurrection existe au moins pour les plantes. Ton amie vit en elle. Quelle douceur dans ton texte…
Merci Françoise ♥
Il est toujours étonnant de constater combien la pensée se nourrit de celle d’autrui. Sans ton texte, je n’aurais vu là qu’une belle hampe florale. Mais soudain, c’est une toute autre association qui s’est imposée à moi …:
Ma ptite mère supérieure ^^ ♥♥♥ Merci Cachounette 😊
Une chouette re-déclaration d’amour ♥ !
La plantoune, si magnifique, si brillante… on voit avec certitude l’attention que tu lui as portée, les petits soins qu’elle a « subis », la mission magnifique dont tu l’as investi : la continuité de ta Princesse.
Merci, Cécile ♥. Une appréciation de notre nature-woman que je range soigneusement dans ma boîte à trésors.
Quelle belle image de cette présence qui remplit notre solitude. Merci pour ce beau texte de Rongeur qui ne ronge pas son frein
Merci à toi, Antoine ♥. En effet, je ne ronge que le bouleau. Le boulot, c’est le mal.
Elle est belle comme un haïku ta plante à Elle. Oui, ton histoire évoque Léon mais aussi le Petit Prince avec sa rose. Oui, tu manques d’amour, mais l’amour est bien là, sublimé. On aime ta Gudule à travers ce texte qui en dit long, on t’aime aussi beaucoup, même si on ne s’est jamais rencontré que sur le réseau !
Mais je ne manque pas d’amour, Hélène ! Vous êtes tous là, mes zamies et zamis, et j’ai une famille d’enfer qui me veille comme le lait sur le feu ^^. Quand je parle d’un monde pauvre en amour, c’est en pensant à ces types qui tuent leurs femmes en les rouant de coups, par exemple. Ou à ces peuples qui déversent des tonnes de bombes sur la gueule de leur voisin sous le prétexte qu’ils n’ont pas le même dieu.
Voui, le Petit Prince ♥
Lune te rappelle « L’AUTRE »
Reflet vivant d’une absence physique, mais présence permanente…
Gage d’Amour éternel. Son âme est en toi.
C’est très très bien décrit. Merci Gibbon ♥
Un transfert d’amour émouvant Castor ❤❤❤
Merci, JM ♥
Merci beaucoup! J’adore…
Et puis, moralité: ne jamais croire trop vite que quelque chose ou quelqu’un.e est vraiment mort.e juste parce que ça en a l’apparence… savoir attendre et persévérer…quelques fois la Fleur de Lune ressuscite tel le Phénix!
Merci Irina.
Cette plantoune est en effet la plus badass que j’aie jamais rencontrée !
Je viens de la voir ailleurs sur le web, du coup je cours la saluer ici cette plante plantureusement et heureusement ressuscitée, porteuse de ce trait d’union précieux. 🌿☀️🕊
Merci Claude !
Oui, il ne restait plus rien de vivant au-dessus de la terre. Heureusement, les racines n’avaient pas toutes péri.