Ça se confirme, contre toute logique géographique, ou même démographique : Paris est bien LE centre de la France.

Mantes, Rouen, Chelles, et tant d’autres n’ont pas eu la faveur des Unes et pourtant, elles étaient sous l’eau aussi, et bien plus encore que la capitale. Ainsi, je n’ai pas pu aller voir ma copine à Villennes faute d’avoir acquis un bateau pour la circonstance. Pourtant ça lui aurait remonté le moral, et j’aurais pu en même temps la ravitailler.

Mais ça fait de si beaux clichés, le zouave, les panneaux routiers émergeant des flots, les péniches à l’arrêt. La vie des gens est beaucoup moins photogénique, il faut bien le reconnaître.

On commençait à avoir fait le tour du sujet, et au moment où les médias cherchaient par désœuvrement de l’inspiration du côté des bords de Marne, paf ! – ô bonheur d’éditorialistes à l’affût- …  Paris est soudain sous la neige !

Et on y va des titres catastrophistes qui font marrer la province : « les parisiens ne savent pas conduire », « c’est la panique sur les axes routiers », « centres d’hébergement ouverts pour les naufragés de la route ».

Mais bien sûr.

 

La recette est pourtant si simple ….

Prenez un réseau routier déjà saturé en temps « normal » et fermez-en les plus grands axes (c’est beaucoup plus économique que de les entretenir). Laissez incuber quelques heures, ajoutez quelques flocons et admirez le résultat : ben oui, gagné ! C’est la chienlit ….

Pour que ce soit encore plus marrant, supprimez aussi les transports en commun. C’est moins spectaculaire, mais pour le pékin qui veut rentrer dans sa banlieue le soir, c’est l’assurance d’une aventure extra-ordinaire au milieu du « train-train » quotidien, non ? Les gens sont ingrats ….

 

Ne croyez pas que je râle pour ma chapelle. Perso, je m’en suis très bien sortie, j’ai opté pour le travail à domicile, puisque mon activité et la technique me le permettent. Et puis, je me suis faite avoir une fois en 2015, c’est bon, j’ai compris …

Je râle parce que les services publics nous infligent la double peine : l’abandon et la culpabilisation. Comme si les gens qui étaient sur les routes y étaient pour leur plaisir, et non pour tenter d’aller gagner leur vie …. Le non-paiement d’un loyer pour cause d’enneigement n’étant pas ab-sous par les bailleurs, même « sociaux », il parait pourtant difficile, pour le salarié lambda, de ne pas se retrouver rapidement sur la pente glissante du déficit bancaire. Et ceux qui ont sacrifié leurs jours de congés payés ou de RTT parce qu’ils n’avaient pas d’autre choix pour justifier leur absence involontaire vis-à-vis de leur employeur auraient mérité d’autres appréciations que « pauv’ nul, tu sais pas conduire ?! » ….

 

Bref, j’en ai quand même profité pour faire quelques photos, ça détend ….

Ça y est, c’est le manteau blanc se recroqueville, s’atrophie, et fond lentement. Et le séchoir retrouvera bientôt sa dignité de séchoir.

 

Mais en y regardant mieux ….. Après le fantôme du lavabo, voici le yéti du tancarville !

 

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