Préambule :

Je ne sais pas si ce genre de texte a sa place ici, je ne sais pas comment vous le percevrez, vous qui venez nous visiter pour vous changer les idées,

Je ne sais pas qui je suis, ou pour qui j’ose me prendre, pour me permettre ainsi d’étaler mes pauvres « pensées »,

Ce que je sais par contre, c’est que se perdre dans l’observation des petites fleurs et des libellules est souvent une fuite ; c’est que de voir le monde à travers l’espace étroit et choisi d’un viseur d’appareil photo est une micro thérapie bien pratique. Mais parfois, ça ne suffit pas.

D’aucuns ont pu vivre une période de « répit » social et professionnel, moi pas.

Le répit, c’est maintenant, avec la « reprise » … Alors les idées s’assemblent, les interrogations s’énoncent, le brouillard laisse place … à un autre brouillard bien plus fétide encore.

Nous avons collectivement vécu une période étrange, sidérante, sur laquelle nous n’avons pu mettre de mots parce qu’elle est arrivée trop vite, trop fort. Nous avons été projetés sans ménagement et sans préparation dans un mauvais roman de SF.

Au nom d’un virus qui n’a tué « que » 0.1% de la population française, nous avons été privés de nos libertés les plus fondamentales … Et nous l’avons accepté.

Oui, nous l’avons accepté.

Tenaillés par la peur, submergés par les chaînes d’info, les réseaux sociaux, les journaux, les images et les discours anxiogènes. Nous avons eu peur pour nous, pour nos proches, et le plus reptilien processus de survie individuelle et collective nous a tenus plus sûrement emprisonnés que la plus terrible des dictatures de l’homme sur l’homme. Car notre pensée aussi s’est figée.

Oui nous l’avons accepté, et ça, ça fait VRAIMENT peur !

On nous a parlé de guerre, et nous nous sommes barricadés, applaudissant depuis nos abris les « héros » qui prenaient soin du confort de nos (sur)vies, ces héros oubliés et méprisés hier et qui n’avaient que faire de ces battements de mains, qui ne déplaçaient finalement (et comme souvent) que du vent.

Qu’avons-nous appris que nous ne savions déjà ? … Notre lâcheté, nous la connaissions. Notre responsabilité écologique, nous la connaissions (et combien changeront de comportement une fois le confort de leur quotidien réinstallé ?). Notre aveuglement social, nous le connaissions …
Éventuellement, les seules leçons seront individuelles : nombre de divorces, nombre de bébés de l’automne, mais nombre de féminicides aussi, le CovidBoum tentera peut-être quelques sociologues statisticiens !

On parle aujourd’hui des métiers « utiles ». Mais déjà la reconnaissance de la nation est bien amère, bien pauvre, et bien inéquitable. Mais après tout, pourquoi se priver ? Puisque la liberté de manifester n’est plus de mise, puisque les licenciements, les menaces sur l’emploi, les mesures drastiques de « relance » musellent les plus fragiles économiquement.

Ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort. Or, y a-t-il plus grande force que la force d’inertie ?

Alors je me demande POURQUOI.

Non, je ne verserai pas dans le complotisme ! Les divergences des États ont suffi à démontrer à ceux qui auraient pu pencher vers le côté obscur de la pensée, qu’il n’y avait pas de grandes lignes dictatoriales mondiales, de concertations internationales alambiquées visant à opprimer les peuples, de grande organisation secrète de soumission planétaire !

Mais force est de constater que, soudain, l’argent magique est sorti des tiroirs. Par millions, par milliards. Soudain l’hôpital public a été doté de moyens comme jamais il n’en avait eus (et ce n’était pourtant pas faute de les avoir réclamés) ; soudain, on a payé des gens à rester chez eux pour garder leurs enfants, on a prôné le télétravail, on a rémunéré sans ciller les évictions.

Soudain, la priorité a été d’enfermer les gens, quel qu’en soit le coût, et quelles qu’en soient, pour eux, les conditions. Et on a regardé crever les plus pauvres, ceux dont les logements étaient les plus exigus, ceux-là même qui étaient obligés de sortir pour cause de « métier utile » et de rentrer chez eux contaminer tout le monde. Sans doute les pertes collatérales inhérentes à toute guerre …

Mais sous les applaudissements !

L’économie n’aurait pas dû avoir besoin de s’arrêter : elle aurait dû pouvoir s’adapter. Gestes barrières, masques, gels, responsabilisation individuelle, télétravail renforcé auraient pu suffire.

Il nous fallait certes des moyens qu’au tout début nous n’avions pas par manque de prévoyance de nos gouvernements successifs. Il fallait certes redonner du personnel et du matériel aux centres de soins. Mais en 2 semaines, voire 3, le tour aurait dû être joué.

Certes on ne va pas cracher sur cette parenthèse, ce répit, cette baisse drastique de la pollution, et sur l’épanouissement de la nature délivrée de son parasite humain. Si cela avait pu servir à une prise de conscience durable… Or, on sait déjà que ce ne sera pas le cas.

Or, pendant que la nature revivait, pendant qu’on regardait s’ébattre les papillons, en France et au 21ème siècle, on a laissé crever sur place et sans accompagnement médicamenteux les personnes âgées des EHPAD faute de places dans les hôpitaux ! Jamais il n’aurait dû être entendable que tant de gens soient morts d’infarctus faute d’avoir pu joindre le 15 ! Jamais il n’aurait dû être entendable que des tris soient faits à l’entrée des Urgences : un tel en unité Covid, tel autre simplement sédaté, et condamné.

En France, au vingt-et-unième siècle ….

On nous dit aujourd’hui que le virus ne circule plus autant. C’est peut-être vrai. Mais je constate surtout que nous avons enfin des masques, du gel, et que les unités de soins ont été enfin dotées des moyens nécessaires …

Mais de tout cela nous allons payer très cher les conséquences. Le monde se remet en ordre de marche forcée en « oubliant » les valeurs que nous avions mis tant d’énergie à essayer d’imposer. Valeurs sociales, fiscales, écologiques, et tout simplement humaines.

Ce constat, tout le monde l’a fait. Ces questions, tout le monde se les pose, sous un angle ou sous un autre, car chacun voit le monde « de sa fenêtre », ce qui n’a jamais été aussi vrai !

Nous allons néanmoins tous regarder vers demain. Nous aurons, j’en suis convaincue (mais peut-être à tort), une deuxième vague, et pour celle-là nous serons prêts : nos hôpitaux seront dotés, nos entreprises et l’organisation de notre société seront rodées. Un risque sanitaire est entré dans nos vies, et nous saurons composer avec lui.

Mais maintenant nous sommes des citoyens fragiles, démunis, sous le joug d’une économie qui va nous demander à nous, premières victimes, des « efforts » supplémentaires. Il va nous falloir rembourser cet argent magique qui nous aurait pourtant bien aidé, s’il avait été alloué plus tôt, à construire une société plus juste, socialement, médicalement, territorialement. C’est la double peine … Triple pour ceux qui ont perdu un proche faute de soins.

Alors donc, POURQUOI ?

J’ai une intuition. Elle n’engage que moi qui n’ai strictement aucune légitimité pour énoncer une telle hypothèse intuitive. Voire farfelue.

Ce petit corona me semble avoir été bien utile : il a permis d’anticiper sur l’effondrement économique mondial qui nous pendait au nez, à force de bulles spéculatives, à force de fonds de pension dévastateurs, à force d’avoir décorrélé l’argent et la réalité de la valeur des choses.

Le petit corona a tout simplement permis de préserver de la faillite le néolibéralisme qui a pu, grâce à lui, éviter de démontrer son incurie …. Il a sauvé le système capitaliste !

Et cette peur, savamment entretenue, nous a empêchés (et nous empêche encore) de réfléchir. Elle sera suivie, à n’en pas douter, par la culpabilisation des masses. Des fois que nous aurions des velléités de nous rebeller contre cette main qui nous nourrit après nous avoir étranglés.

Merci, le pangolin !

Pour une vraie étude documentée et étayée, je vous invite à télécharger et à lire le rapport « Lobbying : l’économie cachée », sur le site des « Amis de la Terre » (https://www.amisdelaterre.org/lobbycovid/)

ou en lecture directe sur le site « Multinationales.org » (https://multinationales.org/IMG/pdf/epidemie-cachee.pdf)

Avec toutes mes excuses.

Promis, la prochaine fois, je vous fais le portrait d’un oiseau …

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