Néanmoins, mon plombier préféré devant venir pour l’entretien régulier du dit chauffe-eau, je lui posai naïvement la question : peut-on déplacer ce chauffe-eau solaire et tuyaux et robinets et régulateur et tout le reste qui gêne ? Ce plombier, pas prêt à se faire des sous pour du travail inutile, me répond : « oh là, on va attendre la mort de l’appareil, sinon c’est un vrai chantier qui coûtera vos yeux de la tête ». J’en prends acte et m’entête donc à faire la sourde oreille aux injonctions de VendéeÔ et de VéÔlia son cher prestataire de service à but très lucratif.
Quelques semaines plus tard un autre employé de VéÔlia débarque sans prévenir pour « voir de quoi il retourne techniquement », pour faire des photos, etc… C’est sérieux tout ça ! Je lui montre patiemment. Il me refait le discours du « on enlève le vieux, on remet un neuf, à la même place, si on modifie les travaux annexes sont à votre charge ». Ben voyons !
J’essaie re-patiemment de lui expliquer que s’il faut changer l’outil autant le déplacer puisque son emplacement actuel ne convient pas que ça réglerait le problème une fois pour toutes. Que l’amélioration du service pourrait être au bénéfice des deux parties, non ! Surtout à leur bénéfice d’ailleurs. Il s’en va après un négligent « de toute façon c’est pas moi qui décide ! ».
Je sais surtout qu’avec ces compteurs interrogeables à distance, ils se fichent de savoir s’ils sont accessibles ou non ; c’est juste le fait qu’ils ne peuvent – disent-ils – effectuer le remplacement.
Six mois passent, c’est juin 2020, et j’ai la visite classique et régulière – et en voie de disparition – d’un employé d’une société privée mandatée par VéÔlia pour relever de visu l’index de mon compteur eau : le pôvre, il a été obligé de descendre de son véhicule, de frapper à ma porte, de risquer la contamination covid, l’agression ou autre… au lieu de pouvoir interroger le bidule le cul sur son siège, presque sans ralentir, de façon rentable.
En fait ça lui dégourdit les jambes et les zygomatiques, on papote un peu, il me réserve derechef un des chatons qu’il a aperçu et j’obtiens son 06 pour la transaction. Un échange quoi ! avec un inconnu, quelle aventure ! Ça lui a pris 10 mn – parce qu’on a traîné, à cause des chats – au lieu de quelques secondes.
Le temps, vous le savez bien, c’est de l’argent ; le profit les nerfs de ces entreprises multinationales.
Puis, sûrement parce qu’on se souvient qu’un vieux compteur existe, là-bas, suite au passage de l’amoureux des chats, un nouveau Thierry LaBombe VéÔlia déboule quelques semaines après, brandissant sa bombe de peinture orange fluo, pour faire des croix et des traits sur la route et le trottoir, en vu de faire des travaux, un jour, et de placer un nouveau compteur peut-être pas à la même place finalement, peut-être pas, etc…
On admet enfin qu’on peut en profiter pour déplacer l’objet du délit, améliorer l’installation. Hallucinerais-je de tant de lucidité retrouvée?
C’est à l’étude.
Les marques oranges, elles, s’estompent, puis disparaissent …
Alors que je ne m’y attendais plus, je reçois un coup de fil d’un chef, un décideur, de VéÔlia : il souhaite prendre rendez-vous avec moi pour chercher – et trouver, il n’en doute pas – une solution. Ensemble – voyez ma p’tite dame, on vous écoute !
C’est fin juin 2021 ce coup là.
Là j’ai droit au couplet voulant me faire peur : l’arrivée est vétuste, le tuyau peut casser… A savoir, le tuyau avant compteur, le leur pas le mien qui, lui, est plus récent.
Donc oui, je renchéris, puisque le tuyau est vétuste et qu’il vous appartient, même s’il est chez moi ça ne me concerne pas question euros, hein ? autant shunter votre vieille installation et en refaire une à neuf dans le passage qui longe la maison. Je fais même un plan, puis un deuxième, je liste les solutions possibles, je me fatigue les méninges à faire son boulot alors qu’il se contente de Heu, de Oui, de Non et trouve toujours quelque chose à redire à mes propositions. Et puis là, il faut intervenir aussi sur la voie publique… Ah là là ! C’est insurmontable !
Car, vous l’avez devinez, si l’intervention se fait avant compteur c’est à leur charge et même si VéÔlia a infiniment plus de sous que moi, ça les enquiquine sérieux.
Je lui fait enfin admettre qu’il est ridicule d’installer un nouvel appareil alors que LEUR tuyau amont est pourri et que s’il casse dans ma salle de bains, les dégâts des eaux, c’est pour eux :-). Et puis c’est idiot de mettre un moteur neuf sur une voiture qui n’a plus de roue, non ?
On finit par arriver à un simili accord, la matinée n’a pas été vaine. Il repart avec un sourire concocter le projet à son bureau et me promet une intervention dès septembre.
J’ai cru un moment qu’il s’agissait de septembre 2021.
Aujourd’hui, j’ai perdu la foi.
Et le ballet des releveurs de compteurs a repris sa routine…
Récapitulatif des acteurs par ordre d’apparition :
Le changeur de compteur faiseur de dégats des eaux
Le réparateur des bêtises du précédent, le 14 juillet
Le preneur de photos
Le releveur de compteurs amoureux des chats
Le marqueur de croix orange fluo
Le décideur qui n’a rien décidé
Le releveur de compteur de juin 2021
Le releveur de compteur de décembre 2021
Finalement n’aurait-il pas été plus profitable, plus rentable, de changer le compteur sans discuter ?
Tu connais l’histoire de la dame qui se promène dans le parc de Chelles , Chelles, pour mémoire, c’est chez moi.
Alors sur le bord du chemin elle voit deux employés municipaux des parcs et jardins.
Le premier creuse un trou, le second le rebouche, et ainsi de suite tout le long du chemin.
Alors elle leur demande:
-« Vous avez donc rien de mieux à foutre? Je paie pas mes impôts locaux pour des sottises pareilles !
-« Ben m’dame! Vous fâchez pas, nous on n’y est pour rien ! Normalement on est 3 mais celui qui plante les arbres est en arrêt maladie !
Heureusement, ton histoire démontre de façon claire qu’avec la privatisation des services publics on gagne beaucoup en qualité et rapidité d’exécution ! Toute autre considération relève d’une vaine idéologie d’un autre temps.
L’incurie de ces décideurs est stupéfiante. C’est généreux à toi de leur donner des tuyaux alors qu’ils veulent te vendre le leur.
Je pense que tu devrais leur envoyer l’adresse de ces deux articles sur l’Espricerie (avec nos commentaires, hu hu hu !). Peut-être que ça remuerait quelque chose dans leur petit cœur tout sec, je sais pas, de la honte, ou – oserait-on l’espérer ? – un poil de cul de grenouille d’empathie.
Courage, ma Cécile.
Oh, je ne m’inquiète point, ni n’attends la solution miracle. Le dernier releveur est passé la semaine dernière alors que je n’étais pas là ; Dom lui a vaguement reparlé du problème et ce monsieur lui a dit de ces employeurs qu’ils étaient gonflés de vouloir des jouets nouveaux et d’en faire payer l’installation dès qu’il y a un petit truc qui dépasse de leur projet arbitraire…
C’était quand même plus simple d’aller tirer l’eau du puits !!!
« Histoire d’eau » pas du tout sexy !
Sur Paris, dans ma rue (et tout le quartier) ils ont changé les conduites de gaz…. Ce qui implique défoncer les trottoirs… creuser des tranchées, etc…
Un mois de travaux… on rebouche… un mois se passe … aujourd’hui, ça recommence pour l’électricité, on casse tout et on recreuse… Bonjour la coordination !!!
J’ai eu la même, et en plus le tout à l’égout ! En 3 coups !
Quelle joie! Comme d’hab, il faut que tout change pour que rien ne change? Bon courage pour les 20 prochaines années avec Veolia et tant d’autres…et toutes mes condoléances 🙁
Ben oui, y a pas idée, aussi, de ne pas rentrer dans les process ! Le petit peuple, bien formaté, bien rangé, bien estampillé, doit faire gagner un temps, et le temps gagné, ce sont, in fine, surtout des salariés en moins …
D’ailleurs je te trouve bien dure avec le technicien qui n’aura pas à lever le cul de son siège. Sais-tu combien de contrôles il a à effectuer dans sa journée, pour pouvoir en juger ?
Car il est certainement plus la victime du rouleau compresseur que le profiteur, dans cette histoire …
Je ne suis pas dure avec le technicien, c’est le principe que je juge et je n’ai nulle part mentionné que le technicien était le profiteur. Je dis seulement que l’amoureux des chats a eu un instant moins seul et plus drôle qu’il n’aurait pas eu s’il avait interrogé mon compteur de sa voiture… Ce n’est certes pas folichon de sortir X fois de sa voiture, relever le machin, revenir, etc… mais l’est-ce de ne pas en sortir du tout et de ne voir personne ? Pfff, je ne sais 🙁 ! Faudra que je lui pose la question la prochaine fois qu’il viendra.
Et oui, je sous-entends dans le début de l’histoire, dans mon courriel plus exactement, que je suis contre ce principe sans préciser les pourquoi mais c’est surtout à la suppression d’emploi que je fais référence implicitement. Comme dans beaucoup de domaines pour lesquels nous faisons désormais seul devant notre ordi.
C’est dingue.
Du coup je crains le pire si ça me tombe dessus un jour ou l’autre, mon compteur actuel étant à un endroit assez bizarre.
Bizarre ? Bah ! S’il reste accessible pour le changement, ça ira 🙂