Qui avait bien pu tuer Monsieur Gérard ?
Gérard, c’était son nom. Son prénom, c’était Michel. Attention, faut suivre.
Mais comme c’était une crapule, on oubliera bien vite ce « Monsieur » qui ne pourrait en aucun cas lui être attribué, sauf à lui marquer, par le fait, quelque involontaire forme de respect …
Il avait été retrouvé mort, dans sa belle voiture rutilante, un couteau de cuisine planté dans le cœur, par un beau, très beau, samedi matin du mois de mai par un joggeur, encore sous le choc, le pauvre homme, puisqu’il ne savait, lui, que la Terre comportait dorénavant une enflure de moins.
La police, les médecins légistes et toute l’armada arrivèrent très vite sur les lieux, rapidement entourés par des voisins groggy d’avoir été si vite et si bien débarrassés de leur pire cauchemar.
La famille surprit la maréchaussée par une euphorie non dissimulée. Ce ne furent qu’embrassades, congratulations, voisins et famille réunis dans un même regain d’espoir quant à des lendemains meilleurs.
L’inspecteur Dupont, chargé de l’affaire, observait la scène en retrait, en frisant machinalement la petite moustache qu’il avait fini par se laisser pousser afin de tenter de mettre fin aux sarcasmes qui le disaient prédestiné, par son nom, à cette vocation professionnelle (bon, lui, il avait fait Khâgne, il préférait Swann et ses amours à Tintin et son Congo, mais à quoi cela aurait-il servi qu’il se décarcasse à expliquer leur lourdeur à ses collègues et subordonnés, vu qu’il ne s’appelait pas Ducros, comme nous l’avons dit précédemment. Bref…)
Sur le lieu du crime, régnait un charmant chahut. Une voisine avait eu la bonne idée de ramener du café pour tout le monde et une sorte de joyeux pique-nique s’organisa spontanément autour de la voiture et de son sinistre passager, lequel n’était d’ailleurs pas plus sinistre mort qu’il ne l’avait été de son vivant.
Dès lors affluèrent pains frais, pots de confiture et tablettes de beurre. La police, conviée au banquet, ne tarda pas à se joindre au groupe, sous couvert d’une infiltration réussie de coupables potentiels.
L’inspecteur Dupont se beurra une tartine, tout en regrettant d’être tombé sur du pain congelé. De toutes parts, c’était des « ah le salaud, tu te souviens quand …. », des « ben tu vois, c’est pas toujours les meilleurs qui partent les premiers », des « ah la canaille, l’autre jour encore, il m’a traité de …. », « quel soulagement, quand même ! » …
L’ambulance venue chercher le corps eut un peu de mal à se frayer un chemin. Il faut dire qu’en plus la scène se déroulait dans une impasse peu commode tant aux stationnements qu’aux manœuvres délicates. Les convives s’éloignèrent de bon gré, et il y eut un surprenant moment de silence lorsque le corps, toujours orné de son couteau planté en plein cœur, fut hissé sur un brancard et glissé sur les rails coulissants. L’inspecteur ne vit pas qui avait applaudi en premier, mais, dans un élan commun proche de la liesse, brisant soudain cet étrange silence, une véritable ovation se déclencha, à faire pâlir d’envie tout candidat à quelque télé-crochet sur-médiatisé.
Cet homme est plus populaire mort que vivant, se dit avec beaucoup d’à-propos et de sagacité l’ex khâgneux …
A SUIVRE
Mekilef évoque un Petit Robert ? Je ne crois pas avoir lu qu’il y ait un personnage portant ce blaze dans ce récit !?!
La vérité sur l’affaire Michel Gérard???
On glose beaucoup sur ce « Gérard », mais ce Dupont,là,si je comprends bien, c’est pas la joie malgré la fête !
« L’autre jour il m’a traité de… »
Mince alors ! On ne saura peut-être jamais de quoi il l’a traitée !
Je sens que tu vas nous tenir en haleine un moment, toi !
Et qui nous dit que Gérard Issimule pas la mort pour mieux observer ses victimes ?
Ouai, bon, j’ai essayé, je suis même allé consulter le Petit Robert, mais il n’y a pas grand choix, que des dérivés de « rare » et encore, pas beaucoup.
Ce qui fait de ce truand une espèce tout à fait à part.
Alors plein de rebondissements en perspective.
Ce Gérard, était-il normand, sortait-il de la grotte de Rocamadour, portait-il le nom d’une marque de chocolat, souffrait-il d’une maladie des intestins du côté de Lyon, était-il la copie bouffie sénatoriale du héros de sherwood, était-il magicien, acteur réfugié en Russie ? Autant de questions qui restent en suspens… Quant-a l’inspecteur, je subodore qu’il a peut-être unjumeau.
À suivre, donc !
J’attends de voir avant de crier haro sur le Gérard…
On va suivre… Il a quelques points communs avec l’auteur l’inspecteur, enfin au moins un non? A part la moustache je veux dire 🙂
Quelle belle fête, donc !
Oups, pardon…
J’aurais presque tendance à me réjouir comme eux ! J’espère que l’assassin ne sera pas démasqué.
J’aime bien quand les enflures ne peuvent plus nuire, moi aussi, même si c’est moralement pas bien du tout.
Elle doit être belle, la scène de crime, tiens ! x-D Ces joyeux clampins vont tartiner de la confiote sur les empreintes digitales.
Le chapitre deux n’est pas encore là ?! Ce Risson est encore plus indolent que le Castor.
Houla ! ça commence fort ! Ben on attend la suite de cette douce histoire alors…
Pourquoi ce prénom, Gérard, attire-t-il autant l’antipathie envers ceux qui le portent ?
Surtout que celui-là se prénomme Michel. T’as pas suivi, pourtant j’avais prévenu ;-)))
Je vais faire gaffe !
J’en ai connu un, de Gérard, un meneur très imbu de lui-même. Gérard Mentor, qu’il s’appelait.
Oups, pardon Cachou, oui oui, c’est Michel, je sais. Mais il y avait une idiotie à dire, il fallait bien que quelqu’un se dévoue.
Ah oui, je le connais. Il avait un cousin du côté du Togo. Gérard Menvusa, qu’il s’appelait …
Et de 2 (idioties). Fallait pas commencer !