C’est du déjà vu ailleurs et en d’autres temps, mais que voulez-vous,  je ne fais pas vraiment de nouvelles photos, et c’est de saison, dans la continuité de mes chers pissenlits… Et le rouge est à l’honneur. Alors, je recycle sans aucune honte 🙂

Une mauvaise herbe, le coquelicot ?

Ma fleur préférée, si rutilante, fine et légère, si éphémère aussi ; un petit soleil écarlate qui s’allume aux premiers rayons du vrai soleil  et s’éteint avant que ce dernier n’atteigne le zénith.

D’abord petite gangue verte ovale et poilue, qui pend à l’extrémité d’une tige souple et presque piquante, elle prend tout son temps pour se préparer.

Elle se redresse en même temps que le jour naît.

Puis, on voit apparaître par l’ouverture de la capsule oblongue, le rouge vif des pétales tout fripés d‘avoir été aussi serrés.

 

Dans la fraîcheur du matin quatre pétales s’étalent alors, cernant un cœur noir aux étamines ébouriffées  et exubérantes.

Ou, alourdit par les gouttes de pluie ou de rosée, la fleur attend un peu tête basse avant de se redresser et de s’épanouir.

Aussitôt, une flopée de petites bêtes s’y précipite.

Des insectes butinent avidement,  passant de fleur en fleur sans s’y poser réellement et les abeilles, les bourdons, les bombyles,  se disputent le cœur de fleur puis repartent les pattes chargées de pollen agglutiné et tout de jaune d’or vêtus.

Les abeilles charpentières, gros insectes noirs aux ailes bleutées, se lovent contre les étamines et gigotent pour s’emparer des minuscules et précieux grains.  

D’autres bestioles se posent plus longuement, prédateurs immobiles, funambules accrochés aux épines douces des tiges…        …ou reposant sur le lit de pétales, tapies pour chasser le petit butineur, telle cette araignée qui épie un coléoptère vert brillant puis finit par enrober d’un mouvement rapide et mortel une abeille imprudente qui la survolait, allant vers une nouvelle corolle.

La sauterelle verte recherche sûrement sa couleur complémentaire… elle s’installe et grignote patiemment les pétales rouges jusqu’à ce qu’ils fanent et tombent.

D’autres semblent s’abreuver aux gouttes de pluies accrochées aux feuilles découpées,

Ou font la sieste sur les  doux pétales rouges.

Alors les étamines bousculées par tous ces butineurs effervescents se détachent et se couchent, mikado en désordre noir sur le drap rouge résistent un peu

Ou bien le vent peut avoir raison des pétales légers avant l’escadrille d’abeilles, bourdons et autres, cape gonflée au vent, puis se laissent tomber doucement au sol un peu détériorés.

Et bien avant le soir, le coquelicot dépouillé prend l’allure précieuse d’une petite tête à collerette et chapeau  rigolo à fuseaux, d’où s’échapperont des milliers de graines noires pour un plaisir des yeux renouvelé.

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