La gorge gonflée de tendresse,
Aux avenues de marbre gris,
J’ai fait mon nid de la vieillesse
Comme d’un arbre plein de fruits…
J’ai tant voyagé dans ma tête,

J’ai tant et tant perdu mon temps,
Qu’il serait temps, bientôt, peut être,
De suivre les chemins du vent.

Par l’échancrure de la nuit,
Sur le tamis de l’infini,
J’ai filtré les idées, les mots,
Pour n’en garder que les oiseaux.

J’ai tant voyagé dans ma tête,
J’ai tant effeuillé les printemps,
Qu’il serait temps, demain, peut être,
De suivre les chemins du vent.

La gorge emplie de cris d’écume
Qui lèche le lit des amants,
J’ai un vol de corne de brume
Sur l’enfance bleue d’Océan…
J’ai tant voyagé dans ma tête,

J’ai tant nagé dans le courant,
Qu’il est temps aujourd’hui, peut être,
De suivre les chemins du vent.

Le terrassier de l’illusion
Essuie son front sur l’horizon.
J’empoigne au collet des poêtes
Les images enrouées de ma tête…

Les main tendues vers le couchant
Les yeux perdus dans les étoiles
Je voudrais terminer ma toile
Avant le lever du néant …

J’ai tant voyagé dans ma tête,
J’ai tant et tant perdu mon temps,
Qu’il est temps, à présent, peut être,
De prendre le chemin du vent.

Gibbon G.S

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