A la demande de plusieurs lecteurs, qui s’interrogeaient sur mon « Avant », espérant qu’il serait forcément suivi d’un « Après », je vous offre ce piètre article composé d’une seule photo moche, un point de vu qui ne bougera pas , ni avec les heures, ni avec les nuages et le soleil. J’aurai beau me lever tôt, je ne frémirai plus aux spectacles du soleil matinal jouant avec les nuages.
Cet « Après » est immuable, laid et désespérant… Vous l’avez voulu, le voilà ! En grand si vous cliquez sur l’image !
Et regardez le bien car aussi poétique et artistique que vous puissiez le trouver, cet « Après », d’un clic appuyé de mon index, disparaitra probablement sous peu de ces pages. Car à moi, il me fait de l’ombre mentale, de la tristesse dans les yeux ; je verrai ce vis-à-vis tous les jours.
Les photos de mon « Avant » suffisaient, elles parlaient sans mot. Par contre, pour cet « Après » sans doute vous souhaitez désormais avoir quelques explications…
Il s’agit des paysages multiples, variés, mouvants, que je voyais avant par la fenêtre de mon bureau ; puis du paysage unique que je vois par la fenêtre sale du nouvel espace que l’on m’octroie désormais.
Mais, me direz-vous, on ne va pas au travail pour regarder par la fenêtre ! Certes ! Je précise alors que je regarde uniquement aux minutes de lever de soleil, chaque matin, comme certain(e)s vont fumer une cigarette ou boire un café ou etc… pour me donner du baume au coeur avant de démarrer ma journée. Non mais, je ne suis pas là pour vous parler de nos emplois du temps respectifs, hein ?
Mes levers de soleil – ou plutôt leur disparition – sont la partie immergée de mon exaspération. Je voulais vous parler de « l’absurdie », ce pays où les faits et gestes de certains, plus particulièrement de ceux qui sont les têtes pensantes et dirigeantes, sont incohérents, absurdes et n’existent que pour satisfaire quelques petites envies sorties subitement de leur neurones : ce déménagement de bureau n’aurait été qu’un voyage de plus s’il n’avait pour but que d’offrir « mon » bureau à d’autres, qui eux mêmes sont déménagés d’office pour satisfaire l’idée de « regrouper » les membres d’un service nouveau. L’idée est raisonnable vue comme ça. Mais à l’heure où l’on nous bassine avec la « transversalité », avec la… non, j’arrête là car l’absurdie est un pays trop grand pour en faire le tour en quelques lignes…
Le seul problème est qu’au bout de la chaine de bureaux musicaux et ben il y a une clampine, votre narratrice en l’occurrence, qui n’en a plus ! Alors on m’a trouvé un lieu dans un ailleurs, loin des personnes avec qui je bosse, on m’isole, on me « dégroupe » en quelque sorte. Bouh !
Alors j’ai voulu immortaliser mes levers de soleil, et vous les montrer, avant qu’ils ne soient plus, noyés dans l’absurdité et dans les yeux de quelqu’un qui arrivera toujours trop tard pour en profiter. C’est râlant !
C’est une petite histoire sans importance… 🙂
Mettre les gens au placard, c’est note époque qui veut ça… ils essayent de nous déstabiliser. As-tu mis tes photos sur tes murs ? fais-leur envie en te faisant une expo permanente de tes fleurs soleil-insecte, et tu va voir, ils vont te faire remonter…..
Bon. Là y a plus de mots ils sont dits par nos ex-wizzzamis. Courage Marie-cé. On est là et on se tient chaud, s’pas ? bisous.
(Je peux pas donner l’indication d’un site, j’en ai pas)
Le monde du travail n’a jamais été tendre avec personne, il me semble qu’il est même devenu immonde depuis déjà pas mal de temps, et à ce que je découvre régulièrement, ça empire à vue d’oeil.
Es-tu assez lève tôt pour contempler encore quelques aubes chez toi, le week-end ? Celles d’hiver aux couleurs si intenses par exemple.
Je t’embrasse Cécile.
Je suis lève tôt Claude. Et c’est vrai que les aubes sont souvent plus belles que les crépuscules, question d’humidité… Bises Claude.
qu’aurait bien pu dire Brel de ces fenêtres aveugles / qui par haine ne veulent / qu’avilir et qui beuglent / que de donner le jour.
C’est très triste. Ça m’évoque la pensée de Vian : « C’est drôle comme les gens qui se croient instruits éprouvent le besoin de faire chier le monde ».
Je n’y connais rien en lever de soleil, mais les couchers, je sais faire. Je t’offre celui-ci pour que tu le colles sur ta vue moche :
http://nsm07.casimages.com/img/2017/11/06//17110612444114328915356379.jpg
Merci mon Castor pour ce coucher… Je comptais bien camoufler la vue de ma fenêtre par de chouettes paysages ensoleillés, du soir et du matin pour qu’il y en ait pour tous les goûts 🙂
Boris Vian est un sage lucide !
On supporte d’être en bas de l’échelle de l’Absurdie, tant qu’on continue à grimper celle de l’Utopie… la vue y est beaucoup plus belle.
Je ne sais pas qui, de la vie ou des zélés serviteurs d’un système de servitudes, nous malmènent le plus…
Alors, sans importance, ta petite histoire qui illustre si bien ton propos ?
Tout simplement je dis: Les sales cons !
Chère Marie-Cécile, j’ai eu un avant comme ton après, je suis sûre que tu auras des après après comme avant. En attendant, je t’embrasse vachement fort.
Je la trouve très belle cette photo. Photo d’art, elle me parle de la fragilité de nos parcours, de notre force quand même face à l’adversité et grâce à elle, de blessures, de l’humiliation de nos âmes. Et que non, on ne vit pas dans un monde où les lapins bleus batifolent, à l’aube, dans le soleil.
Ça fait du bien d’être ensemble.
(Décidément, IL NOUS FAUT un rayon bio ici !)
Oui Yves, la vie nous manipule un tantinet…
Bien des années que j’ai quitté cette absurdie, et tu imagines bien que je ne le regrette pas. Ah, le transversal… transverse vers le déversoir social, celui où l’on déménage les gens comme des meubles. Le règne du caprice et des conséquences dont on se fout.
Et chère Boudune, je suis un meuble à tiroirs…
Mais alors ? Tu as inventé (ou plutôt on a inventé pour toi) le descenseur social ?
Je te donne quand même la définition du Larousse, je trouve qu’elle a particulièrement du sens dans ton cas : « Dispositif servant à contrôler et ralentir la descente de produits en vrac dans un puits de mine à forte pente« .
Or, en Absurdie, on est souvent en « vrac », pas vrai ?! C’est pour ça que j’aurais moi aussi aimé vivre en Théorie ….
Complètement en vrac, Cachou ! L’ Absurdie est un pays plutôt à la verticale…